Les erreurs d'arbitrage que l'on croyait battues ont relancé le débat ce week-end. Des matches de Ligues 1 et 2 Mobilis court-circuitées. La colère des gestionnaires des clubs s'enfle après que des fautes soient commises en série sur différents stades. La CFA accusée se défend. Son président Mohamed Ghouti a réagi dans une interview accordée à Compétition. «En tant que sportif et président de la CFA, je reconnais qu'effectivement qu'il y a eu beaucoup d'erreurs d'arbitrage, notamment sur le jugement des penaltys», déclarait-il. Les joueurs et gestionnaires des clubs ont-ils donc raisons de se laisser aller dans des commentaires souvent sévères et inexplicables de notre football ? La raison est oui. Pas besoin de la contourner, puisque présente à chaque week-end pour provoquer et faire sortir de leurs gangs les supporters et gestionnaires des clubs qui ont font les frais du mauvais arbitrage. L'erreur est commise, les protestations officielles vont suivre, mais la solution sera absente parce que le résultat né de la faute d'arbitrage ne modifiera pas les scores. Le but est inscrit et le classement accueille le résultat, le conjugue et positionne le club. Que faire pour que le match soit purement et simplement annulé pour être rejoué par la suite ? Rien, le score restera inviolable, les points acquis sur le terrain seront comptabilisés. Le perdant dans cette carnavalesque ne récupérera absolument rien. «Oui, ce sont des fautes qui ont influé sur le résultat des rencontres en question. Je comprends parfaitement la réaction des clubs lésés, mais je ne veux pas pour l'instant tirer sur les arbitres fautifs avant qu'ils ne soient entendus». Il ne dit pas ce qui se passerait après avoir déterminé si oui ou non, il y a eu faute d'arbitrage. Voudrait-il montrer qu'il maîtrise parfaitement son dossier, le dossier dont il a la charge de contrôler et surtout de dépoussiérer ? «Pour moi, le mot appréciation est révolu, soit qu'il y a penalty, soit qu'il n'y a pas de penalty, c'est comme ça que je vois les choses.» Une réponse ou un outil de taille pour chasser du terrain ceux qui brouillent les cartes du championnat. Ils seront convoqués, entendus, après que la commission d'arbitrage ait visionné le match. Bien entendu des sanctions tomberont et un communiqué de la commission d'application du règlement de l'arbitre prendra les décisions qui s'imposent et alertera les médias et les clubs concernés. Est-ce suffisant ? Ce que réclament les clubs concernés, c'est de retrouver les billes perdues sur ce terrain. «Les arbitres fautifs seront convoqués pour s'expliquer... On va se référer aux rapports des évaluateurs pour ensuite se baser sur le visionnage des actions litigieuses avant de convoquer les arbitres pour les écouter et connaître un peu mieux leurs arguments. Ensuite, c'est à la commission d'application du règlement de l'arbitre de prendre les décisions qui s'imposent». Il le déclarait à notre confrère : «Oui, celui qui a fauté sera sanctionné car on ne peut pas laisser les choses sans impunité.» Aujourd'hui ou plus tard demain, jeudi, la commission se penchera sur une situation qui assèche considérablement la valeur civilisationnelle de ce qui se joue vraiment sur le rectangle vert. La commission examinera, comme toutes les précédentes, ce qui pourrait se faire pour améliorer le climat de l'arbitrage et responsabiliser davantage l'arbitre lors des prochaines rencontres. Personne n'y croit, la méfiance divise davantage les clubs. «On ne le répétera jamais assez : le talon d'Achille du football algérien, c'est son arbitrage», disait un dirigeant de club dans une émission télé. Quant à Ghoutti, il a précisé, «je vais écouter tout le monde et on sortira Inch'Allah avec un compromis afin de mieux gérer les prochaines rencontres de championnat.» Beaucoup de personnes ne comprennent pas le fait que vous êtes président de la CFA, car la désignation des arbitres échappe à votre coupe puisque confiée à Mokhtar Amalou par le président de la FAF. Quelle est votre position là-dessus ? s'interroge notre confrère. «Si je veux changer un arbitre, je peux le faire mais je ne conçois pas les choses de cette façon, je suis le président de la CFA, il y a des commissions indépendantes qui travaillent. Je peux citer la commission de désignation, la commission des évaluateurs et la commission de discipline. Ils sont là pour assurer chacun sa mission. La commission de désignation désigne les arbitres. Si un arbitre est fautif, la commission d'évaluation intervient pour évaluer la prestation du referee pour qu'ensuite intervienne le rôle de la commission d'application du règlement qui prononcera les sanctions à l'encontre des arbitres jugés fautifs et dont les erreurs ont faussé le résultat de tel ou tel match. Les arbitres inter-ligues et pré-fédéraux dégoûtés réclament justice ? Que se passe-t-il ? On a hérité d'une situation difficile avec un nombre considérable de 756 arbitres inter-ligues alors que nos besoins sont de l'ordre de 400 arbitres. Donc, vous voyez bien que le nombre d'engagés est important par rapport à nos besoins. C'est pour cela que je dis qu'on doit obligatoirement dégraisser ce nombre. On ne peut continuer à gérer tout ce nombre. Pour l'instant, la décision a été prise mais on n'a pas encore arrêté la formule. Je compte me réunir avec les membres de la CFA et les DTRA pour essayer de trouver les solutions qui s'imposent et trancher sur le sort de ces arbitres inter-ligues et pré- fédéraux», dit-il.