Le ministre de l'Industrie et des mines, Youcef Yousfi, a déclaré, hier, à Boumerdes, que le gouvernement est en phase de réguler le marché automobile afin de mettre en place des prix réels basés sur la crédibilité et la transparence. En marge de la tenue des travaux du regroupement d'évaluation, d'orientation et de formation des responsables des centres de facilitation et des pépinières d'entreprises organisé par la Direction générale de la Pme à Boumerdes, le ministre a été interrogé par la presse au sujet des prix de l'automobile, un sujet qui fait couler beaucoup d'encre ces dernières semaines. Depuis la publication le mois de mars dernier des prix de sortie d'usine des véhicules par le ministère de l'Industrie. Cette publication a soulevé un grand débat auprès de l'opinion publique, au point du lancement d'une campagne de boycott de la production nationale. «Khaliha t'sadi», c'est le nom de cette campagne qui continue de faire un énorme bruit. Mais entre le ministère de l'Industrie qui continue de promettre d'étudier les prix basés sur la transparence et la crédibilité, et les clients qui continuent de boycotter, à cause des prix qui peinent à diminuer, la production nationale reste entre les mains des investisseurs qui se sont lancés dans ce défi de mettre en valeur le véhicule monté en Algérie. Contre toute attente, cette opération de valorisation du produit automobile algérien semble ne pas avoir de succès. La campagne de boycott continue à prendre de l'ampleur sur les réseaux sociaux. Entre temps, des clients qui attendaient leurs véhicules depuis des mois, se sont retrouvés à recevoir des appels des banques, juste après le début de cette campagne, pour récupérer leur véhicule le plutôt possible. Malgré les différentes tentatives des concessionnaires et des Banques pour faire revivre ce secteur qui peine à tenir, depuis cette campagne, les consommateurs Algériens semblent ne pas lâcher prises. En effet, ils disent «être pris au piège par de tels prix proposés». A ce sujet, qui fâche depuis des semaines, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors de sa conférence de presse du 14 avril dernier, il a été interrogé pour donner la position du gouvernement sur ce dossier. Il avait, de ce fait, expliqué que le gouvernement avait procédé à l'évaluation du coût de la voiture montée localement, «ce qui laisse le citoyen penser qu'il y a un écart qui n'est autre que la marge bénéficiaire». La marge bénéficiaire des industriels locaux, avait estimé le Chef de l'Exhécutif «pourrait être raisonnable, car ils sont engagés à payer les droits et coût des charges y découlant, telles que les impôts et autres». Par rapport à la spéculation flagrante dans le secteur automobile, Ouyahia avait affirmé qu' «elle était conjoncturelle et qu'elle était le résultat de l'arrêt de l'importation qui avait atteint à un certain moment le seuil de 600.000 par an.»