Le système scolaire «peine à s'adapter aux normes internationales en termes de management pédagogique et administratif», reconnaît le ministère de l'Education nationale dans un document intitulé «Politique éducative.» Ce document cerne, «dans une démarche de visibilité et de lisibilité», les problématiques posées à l'école algérienne et reprend, «en les mettant en perspective», les recommandations des deux conférences nationales d'évaluation de la réforme organisées en phase de bouleversements, eu égard de la nature des transformations sociétales et de la rapidité des innovations scientifiques et technologiques de la société contemporaine», fait observer la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, dans l'avant-propos, qui insiste ainsi sur le caractère impératif de la réforme menée depuis 2003. Pour les rédacteurs du document, le système éducatif subit le contrecoup d'une «crise de croissance caractérisée»: Reprise du taux de natalité dès 2005, un rythme intensif, certes, mais encore insuffisant de réalisation d'infrastructures scolaires et augmentation importante du nombre des personnels, particulièrement les enseignants. Sur la base de ce constat, le document mentionne trois défis à relever : La refonte pédagogique, la bonne gouvernance et la professionnalisation des personnels par la formation. La politique éducative en Algérie repose sur un «cadrage stratégique» des opérations à entreprendre jusqu'en 2030 pour assurer la continuité de la mise en œuvre de la réforme du système scolaire, dont le principal objectif est un enseignement de qualité, indique le document du ministère de l'Education nationale. Dans ce sens, la refonte pédagogique est considérée comme la «clef de voûte de la réforme, parcequ'elle s'adresse au niveau micro de l'amélioration du fonctionnement de l'école». «Au plan éducatif, il s'agit de faire prendre conscience de l'appartenance à une identité historique collective, commune et unique consacrée officiellement par la nationalité algérienne», ainsi que l'énonce la loi d'orientation sur l'éducation nationale. A propos de la bonne gouvernance, le document relève la densité du système scolaire algérien, soit des effectifs de plus de 8 millions d'élèves et 700.000 fonctionnaires, d'où la nécessité «d'instituer des mécanismes d'auto-régulation et de promouvoir de manière constante le dialogue et la concertation au sein de la communauté éducative». Le document cite la charte d'éthique du secteur de l'éducation pour la stabilité du secteur à laquelle ont adhéré les partenaires sociaux. Enfin, concernant la professionnalisation des personnels par la formation. Il est question, à cet effet, de réviser les cahiers des charges des Ecoles normales supérieures (Ens) pour les adapter aux réels besoins du futur enseignant et de le former sur le plan académique et de l'outiller dans des domaines importants tels que la psychopédagogie, la pédagogie pratique, la psychologie de l'enfant et de l'adolescent et autres. Dans l'introduction du document, il est noté que les travaux des conférences nationales d'évaluation de la réforme du système scolaire ont été précédés par une «large consultation» des membres de la communauté éducative qui ont formulé «pas moins de 400 propositions ayant alimenté les ateliers thématiques des deux conférences nationales». Situant la genèse de ce processus de redéploiement du système scolaire, le document rappelle qu'une commission nationale de la réforme du système éducatif (Cnrse) a été installée en 2000, avec une lettre de mission du président de la République à ses 150 membres.