L'enseignement de qualité est l'aboutissement de la réforme engagée par le département de l'Education nationale. Cet objectif sera atteint, selon un document produit par le ministère, à l'horizon 2030. Le rapport en question, traite de nombreux aspects du «cadrage stratégique» des opérations à entreprendre. La démarche, qui repose bien entendu sur le socle de la réforme de l'école, initiée par le président de la République, a été explicitée lors des deux Conférences nationales d'évaluation de ladite réforme en 2014 et 2015. Un constat s'est imposé d'entrée, à savoir que «tous les systèmes éducatifs dans le monde sont entrés dans une phase de bouleversements, eu égard à la nature des transformations sociétales et la rapidité des innovations scientifiques et technologiques de la société contemporaine», comme l'a justement souligné la ministre de l'Education nationale, dans l'avant-propos du rapport. Il y est souligné le nécessaire accompagnement du «processus de démocratisation de l'enseignement par celui de la qualité». Un chantier certainement bien plus difficile à réaliser qu'à simplement envisager dans un rapport, fut-il complet, puisqu'il a fait intervenir quelque 400 experts. Et pour cause, les «agrégats» du système éducatif actuel sont parlants, avec une déscolarisation touchant en particulier la tranche d'âge des 6-15 ans et le taux d'échecs et de déperdition touchant surtout les garçons, dans le cycle moyen. Cela en sus de «la faiblesse des résultats au baccalauréat, avec une moyenne de 45-50% de réussite ces dernières années, soit en deçà des objectifs fixés par la loi d'orientation». Une situation induite par la pratique «antipédagogique» du seuil des programmes (ataba) dans le secondaire et ce, pendant sept années consécutives (2008-2015). Le constat est sans appel: «La suppression de concepts et de savoirs structurants de certaines disciplines scolaires: physique, maths, philosophie, et qui sont d'indispensables prérequis pour poursuivre des études dans l'enseignement supérieur», a déstructuré la transmission du savoir. En effet, le rapport retient le fait que le système scolaire «peine à s'adapter aux normes internationales en termes de management pédagogique et administratif», même si cet état de fait s'explique par une «crise de croissance caractérisée» par la reprise du taux de natalité dès 2005, mais le constat est bien là. La qualité reste toujours la cinquième roue de la charrette. Pour remédier à cette situation, d'où l'organisation des deux conférences d'évaluation, le rapport pointe trois défis à relever. Le premier est celui de la refonte pédagogique. Le 2ème est en rapport avec la bonne gouvernance. Quant au troisième, il porte sur la professionnalisation des personnels par la formation. Très vaste programme.