L'élevage de poissons (pisciculture) en cages flottantes est devenu, au fil des ans, un créneau porteur dans la wilaya de Tipasa, où il fait l'objet d'un important engouement de la part de jeunes investisseurs algériens établis à l'étranger, qui y voit une filière à l'avenir prometteur. Et pour cause, cet intérêt pour la production piscicole est fortement encouragé par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), dont les experts recommandent la nécessité d'une promotion de la production piscicole, au vu du recul constaté dans la ressource halieutique, dans le bassin méditerranéen, ceci d'autant plus que le poisson est doté d'une valeur nutritionnelle non négligeable pour l'homme. En langage chiffré, cet engouement des jeunes algériens établis à l'étranger pour la filière, est traduit par une dizaine de projets en aquaculture lancés, par eux, avec un financement personnel, sur un total de 21 enregistrés dans la wilaya de Tipasa. «La direction de la pêche de Tipasa a enregistré 21 projets d'investissement en aquaculture, soit le seuil fixé en la matière par le Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA) de Bousmail, qui se base en cela sur des données techniques strictes», a indiqué, à l'APS, le chargé de la communication auprès de la direction de la pêche, Mustapha Ahmed Ghalem. Il a estimé que ce nombre de projets habilite la wilaya à «prétendre sérieusement à la concrétisation des objectifs qui lui ont été fixés par la tutelle». A savoir, une production de 12.100 tonnes de poisson /an, vers la fin 2019, qui dépassera ainsi, selon M.Ahmed Ghalem, sa production halieutique estimée actuellement à 10 000 tonnes de poisson/ an, dont un taux de 80% de poisson bleu. «Ces chiffres sont en totale conformité avec les recommandations de la FAO en la matière», s'est-il félicité. Il a signalé l'entrée en exploitation, dernièrement, de trois projets, au moment où 14 autres sont en voie de concrétisation, dont 12 relatifs à l'élevage de poissons en cage flottantes (du loup de mer et de la daurade royale) L'aquaculture, une filière de haute technologie Pour Ahmed Ghalem, l'engouement des jeunes investisseurs algériens établis à l'étranger pour la filière «n'est pas fortuit», car il s'agit là d'un secteur de «haute technologie, nécessitant des compétences supérieures, sans compter ses frais exorbitants». «La valeur globale des 21 projets suscités est de plus de 5,6 milliards de dinars», a-t-il fait savoir. Cet ingénieur des sciences de la mer et des océans, diplômé de l'université algérienne, s'est dit fier, d' «avoir eu l'honneur» de suivre un nombre de porteurs de projets , «comme de jeunes émigrés ambitieux», dont il a constaté «le sérieux et le sérieux de leur projets». «Une majorité parmi eux ont une expérience acquise à l'étranger, tout en travaillant avec un financement personnel», a-t-il souligné, estimant ces facteurs comme autant d'indices représentatifs «des grandes chances de succès de ces projets», outre la volonté manifeste de leurs porteurs de respecter toutes les clauses des cahiers de charge fixées par l'administration, dont notamment l'entrée en exploitation du projet, pour qu'il puisse bénéficier d'une assiette en zone logistique. A court terme, cet intérêt croissant des jeunes pour la filière piscicole est susceptible de propulser la wilaya à un rôle de premier plan, en matière d'approvisionnent des wilayas du Centre du pays en différentes variété de poissons d'élevage. Actuellement, elle assure une production de 500 tonnes/an de moules et d'huitres, à travers deux projets de conchyliculture à Tipasa et Aïn Tagourait, outre 600 tonnes/an de daurade royale et de loup de mer produits par une ferme d'élevage en cages flottantes à Tipasa. Le coût de ces trois projets est estimé à 593 millions de dinars, selon le même responsable.