Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov a mis en garde, hier mardi à Moscou, contre toute tentative de déstabilisation visant l'Algérie. «La Russie est hostile à toute ingérence dans les processus qui se déroulent actuellement en Algérie», a indiqué le chef de la diplomatie russe. S'exprimant lors d'un entretien avec le vice-Premier ministre Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie russe, Sergei Lavrov s'est dit très préoccupé par les manifestations populaires qui secouent l'Algérie depuis plusieurs semaines. «Nous suivons attentivement les évènements en cours en Algérie et nous nous opposons à toute intervention extérieure en Algérie», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères. Nous voyons, a poursuivi M. Lavrov, des tentatives pour déstabiliser la situation dans ce pays d'Afrique du Nord et nous nous prononçons contre toute ingérence dans ces processus. «Nous espérons que les autorités et le peuple algériens parviendraient à résoudre les problèmes auxquels fait face leur pays en toute conformité avec la Constitution», a-t-il ajouté. Le vice-Premier ministre Ramtane Lamamra qui effectue une tournée diplomatique pour expliquer ce qui se passe en Algérie, a, pour sa part, affirmé que les manifestations qui agitent le pays depuis le 22 février sont une affaire interne et familiale. Il s'est, à l'occasion, félicité de la «compréhension» des autorités russes par rapport aux évènements en Algérie. «Je suis heureux que Moscou comprenne qu'il s'agit d'une affaire interne», a-t-il souligné, estimant que «les Algériens possèdent toutes les capacités pour régler leurs problèmes dans un cadre pacifique.» Evoquant les manifestations populaires qui secouent le pays depuis le 22 février dernier, le vice-Premier ministre a estimé que «c'est une étape particulière, qui est due, a-t-il observé, au fait que la jeunesse algérienne a, de fait, pris l'initiative de promouvoir activement les changements radicaux de cette infrastructure politique du pays. «Le peuple algérien qui présente ses revendications est guidé par la situation politique actuelle dans la vie sociale et économique», a poursuivi M. Lamamra. Tout en rassurant la Russie sur la situation difficile dans laquelle se trouve l'Algérie, quant à surmonter, avec dignité, ces obstacles, le vice-Premier ministre a, à l'occasion, affirmé que le chef de la diplomatie russe a exprimé la confiance en ce que les Algériens pourraient surmonter ces difficultés intérieures par ses propres forces et que l'on pourrait avancer ensemble vers l'avenir. «Nous allons en sortir plus forts qu'avant en tant que pays et en tant que peuple. Les Algériens possèdent toutes les capacités pour régler leurs problèmes dans un cadre pacifique», a-t-il indiqué encore. La semaine dernière, la Russie s'est exprimée sur la situation politique en Algérie. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait souligné que les évènements en cours en Algérie constituaient pour Moscou une affaire strictement intérieure d'un pays ami. Espérant que ces problèmes seront résolus dans le cadre d'un dialogue national. La Russie, avait-t-elle affirmé, souhaite que les problèmes auxquels l'Algérie est confrontée soient résolus dans le cadre d'un dialogue national destiné à assurer la stabilité et les conditions nécessaires pour avancer sur la voie des réformes dans les intérêts du peuple algérien. «Nous souhaitons la stabilité et la mise en place de conditions pour de nouveaux progrès en Algérie et que le pays se mette sur la voie du changement politique et socio-économique dans l'intérêt de l'ensemble du peuple algérien», avait-t-elle dit. La veille de cette rencontre, soit lundi, le vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra s'était entretenu avec le président du Conseil des ministres italiens, Giuseppe Conte. Une rencontre au cours de laquelle M. Lamamra a rassuré les partenaires internationaux de l'Algérie. «Il n'y a pas, a-t-il dit, de préoccupation particulière pour nos partenaires internationaux et en tant qu'Etat et peuple, nous sommes profondément attachés aux principes de non-ingérence dans les affaires internes de notre pays.» Après la Russie, le vice-Premier ministre se rendra en Allemagne.