Loin des discours pessimistes et défaitistes de certains experts sur le sort économique du pays en ces temps de crises, les spécialistes étrangers adoptent relativement un discours rassurant. Quelques jours seulement après le rachat par le géant américain Chevron du groupe Anadarko, déjà bien positionné en Algérie, le groupe public algérien des Hydrocarbures Sonatrach serait en contact avec Chevron. Une visite entre la Sonatrach et le Major américain seraient au programme de la semaine prochaine afin de discuter sur un éventuel partenariat d'exploitation et exploration du pétrole et de gaz de schiste. L'information a été relayée par l'agence Reuters, qui a indiqué dans sa publication que « la société algérienne Sonatrach mènera des négociations la semaine prochaine avec l'entreprise américaine Chevron Corp, qui vient de racheter Anadarko, afin de discuter d'un partenariat pour la production de pétrole et de gaz de schiste». L'agence internationale a cité dans sa publication les propos du P-DG de la Sonatrach Abdelmoumen Ould-Kadour qui a affirmé l'information, mettant ainsi un terme à la polémique sur l'arrêt des discussions avec les Américains dans le secteur énergétique. «Chevron est une grande compagnie et nous sommes heureux de l'avoir ici en Algérie car elle apportera son savoir-faire et son expertise», a affirmé Abdelmoumen Ould-Kaddour, P-DG de la compagnie nationale, rassurant par conséquent que le secteur des hydrocarbures en Algérie est bien portant. En dépit de l'instabilité politique qui secoue le pays, les investisseurs étrangers n'ont pas déserté le marché algérien. «Une visite des dirigeants de Chevron à Alger est le premier signe public que des entreprises étrangères tiennent tête à l'agitation et s'intéressent davantage au marché local», a-t-il expliqué. Ould-Kaddour a également assuré que la Sonatrach était toujours en train de négocier «une joint-venture avec des sociétés étrangères, rejetant l'idée que les négociations s'étaient arrêtées à cause des manifestations de masse qui secouent l'Algérie depuis le 22 février, exigeant un changement politique». Certes, le climat semble défavorable pour relancer des investissements, mais à en croire les analyses de certains experts internationaux ces derniers jours, la crise politique algérienne a contribué au redressement des prix du pétrole et la stabilisation du marché. Une conjoncture prometteuse et de bon augure pour les pays producteurs de pétrole devant profiter de la situation pour redynamiser le secteur des hydrocarbures en repli depuis plusieurs années en Algérie. Sur ce, Ould-Kaddour déclaré que «Non, nous sommes toujours en train de négocier, et nous pourrions avoir un accord bientôt», sans fournir plus de détails. Pour rappel, le groupe Chevron a récemment annoncé avoir acquis la compagnie pétrolière américaine Anadarko Petroleum Corp, pour un montant de 33 milliards de dollars. Anadarko était la plus grande compagnie étrangère activant en Algérie en termes de production pétrolière, avec un volume 260 000 barils journaliers soit le quart de la production journalière de l'Algérie estimée à un million de barils. Un volume important qui soutient la production de pétrole locale. L'Algérie produit environ 1 million de barils par jour et elle produit 135 milliards de mètres cubes de gaz par an, selon les chiffres de la Sonatrach. Un volume qui n'a pas baissé en dépit de la crise politique actuelle et de la décision de réduire les quotas de production par l'Opep, dans l'objectif de maintenir l'équilibre du marché mondial et enrayer la chute des prix. Cependant, la question de l'exploration du gaz de schiste demeure «délicate et rejetée par les Algériens».