Les députés du Front de libération nationale mais aussi une bonne partie des indépendants sont revenus hier à la charge pour demander, une nouvelle fois, le départ de Mouad Bouchareb de la tête de la chambre basse de l'APN, soutenant que leur démarche vise à satisfaire l'une des revendications du mouvement populaire. Ceux-là même qui l'ont plébiscité le 24 octobre dernier avec 320 voix, pour une seule abstention, en remplacement de Said Bouhadja, éjecté suite à une « opération cadenas ». Avant-hier dimanche, la Direction du FLN a, dans un communiqué rendu public, annoncé que le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'aménagement du territoire a validé et jugé conforme à la loi organique sur les partis les résultats du vote de la session extraordinaire du parti, tenue le 30 avril dernier. Une session qui s'est, pour rappel, soldée par l'élection de Mohamed Djemai, secrétaire général du parti, actant de fait la mort de l'Instance provisoire de Moad Bouchareb et sa composante humaine. Mercredi dernier, le groupe parlementaire du FLN a boycotté la séance parlementaire dédiée à la commémoration des événements du 8 mai 1945, à l'hémicycle Zirout Youcef d'Alger pour protester contre le président de la chambre basse du Parlement à qui ils demandé le départ de la tête de l'APN. A l'ouverture de cette séance plénière dédiée, également, à la situation politique du pays, les députés de l'ex-parti unique ont conspué Moad Bouchareb et lui ont demandé de démissionner. Se disant refuser d'être en faux par rapport au mouvement populaire qui exige son départ. On ne peut se déclarer avec le mouvement populaire pacifique et en même temps accepter que Bouchareb reste à la tête de l'APN, disent-ils, non sans rappeler au passage, leur détermination à pousser à la démission de Bouchareb, qui a accédé, rappelle-t-on, à ce poste suite à un coup de force sur Said Bouhadja, le président de l'APN démis par les députés FLN, RND, MPA et TAJ en raison de son bras de fer avec Djamel Ould Abbès. Trois vice-présidents de l'APN et trois présidents des commissions permanentes, tous appartenant au FLN, avaient, le même jour, soit mercredi dernier, signé un communiqué dans lequel ils ont demandé à Moad Bouchareb de présenter sa démission. «Cette démarche s'inscrit dans le cadre des revendications du mouvement populaire, intervenant en adéquation avec les orientations de notre parti, direction et militants, afin de garantir la stabilité de l'APN et le bon déroulement de ses travaux en cette conjoncture que traverse le pays», lit-on à travers ce communiqué. A travers ce communiqué signé par les vice-présidents Mourad Helis, Abderrazak Terbeche et Mohamed Moussaoudja ainsi que les présidents des commissions des finances et du budget, de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle, de l'agriculture et de la pêche et de la protection de l'environnement, il est demandé à Moad Bouchareb de répondre immédiatement aux revendications exprimées par le peuple. Pour les signataires de ce document, la position que prendra Moad Bouchareb donnera inéluctablement une image civilisée de notre institution constitutionnelle et évitera le recours à d'autres actions susceptibles de faire remonter le peuple algérien contre nous. «En l'absence d'une réponse, nous, représentants des structures de l'APN, sous la bannière du parti FLN, tenons à vous informer que nous allons boycotter toutes les activités et travaux que vous présiderez dorénavant», poursuit le communiqué. Le 24 octobre dernier, Moad Bouchareb, chef du groupe parlementaire FLN, député de Sétif, a été élu président de l'Assemblée populaire nationale (APN) en remplacement de Said Bouhadja qui a fait l'objet d'un retrait de confiance par la majorité des députés de la chambre basse du parlement. Les partis de la majorité parlementaire, le FLN en tête, avaient demandé à Sad Bouhadja de démissionner. Son refus de jeter l'éponge a poussé les députés de cette majorité à l'empêcher d'accéder à l'Assemblée avant de déclarer son poste vacant. Said Bouhadja, qui n'a pas digéré l'outrage qu'il avait subi le mois d'octobre dernier, continue de clamer qu'il est le président légitime de l'APN.