L'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt a évoqué, avant-hier dimanche, les évènements qui secouent le pays depuis le 22 février dernier. C'était lors d'une réception offerte à la villa Les Oliviers à El Biar, Alger, à l'occasion de la fête nationale française, a rapporté le site TSA. «Nous autres diplomates, n'avons, peut-être, pas vu juste. Il faut l'avouer, nombre d'entre nous n'avions pas perçu la formidable force de changement qui sommeillait dans ce pays», a-t-il indiqué. En quelques jours, a observé le diplomate français, nous nous sommes retrouvés dans un monde transformé, aux horizons, a-t-il dit, redéfinis, aux perspectives nouvelles. «L'Algérie d'aujourd'hui n'est pas celle que j'ai connue durant les années passées ici. L'Algérie d'aujourd'hui force le respect des autres nations, elle écrit une nouvelle page de son histoire et de l'histoire du monde sous le regard ébahi et admiratif de la planète», a-t-il poursuivi. On parlait souvent d'Alger, a ajouté M. Driencourt, comme la Mecque des révolutionnaires, par les nombreuses rencontres internationales qui s'y tenaient ; on dira peut-être bientôt qu'Alger est la Mecque des révolutions par l'exemple qu'elle donne à tous ceux qui, voulant transformer les vieux ordres et les systèmes anciens, refusent de payer le prix de la violence. «En cela, l'Algérie qui, en peu de temps, est revenue à sa vieille tradition de pays révolutionnaire, force le respect des autres nations», a-t-il indiqué encore. Tout en relevant ce qu'il a qualifié de formidable enthousiasme que suscitent les révolutions pacifiques, M. Driencourt considère que celles-ci demandent une vigilance constante. «Ces révolutions pacifiques portent les fruits les plus sûrs», dit le diplomate français pour qui, les vieux pays révolutionnaires n'ont, certainement pas de leçons à donner ou de conseils à prodiguer. Mais, ajoute-t-il, peuvent, seulement, saluer ces évènements, exprimer leur sympathie et leur respect, ou, dire leur dette en ces temps troubles mais libres dont ils sont eux-mêmes le produit. A l'adresse des Algériens, le diplomate français a mis en avant la relation entre les deux pays. «Quel que soit l'avenir que vous écrirez, une chose restera, c'est la relation entre la France et l'Algérie. Nous sommes unis dans nos différences. (…) Par les Instituts Français, les échanges entre universités, l'enseignement du français, nous œuvrons tous ici à développer cet héritage qui nous a été légué», a-t-il indiqué encore. Pour M. Driencourt, c'est une opportunité pour l'Algérie, c'est une chance pour la France, qui a aussi tant à apprendre de l'Algérie ; c'est aussi une chance pour les Français qui, surpris comme ils l'ont été depuis ce mois de février, souhaitent mieux vous connaître.