Lors de la visite d'inspection des structures de son département dans la wilaya de Annaba ce dernier mardi, bon nombre de techniciens et opérateurs économiques s'attendaient à ce que le ministre de l'Energie Mohamed Arkab aborde la question du projet algéro-allemand «Désertec». Il l'a fait d'une manière subtile en annonçant le prochain lancement d'un projet national visant à produire une énergie à base photovoltaïque de quelques 5.600 mégawatts. Il a même souligné : «Ce type d'énergie consolidera le réseau national actuellement en fonction dans les prochaines années. Sa réalisation s'effectuera totalement par des compétences nationales». Sur sa lancée, il a révélé que «depuis 2011, l'Algérie exploite vingt-deux centrales photovoltaïques de production d'électricité chacune d'une capacité de 400 MW». Tout au long de la dizaine d'étapes inscrites au programme de sa visite, Mohamed Arkab a multiplié ses déclarations. Toutes visaient à confirmer la totale maîtrise de cette technologie «énergie photovoltaïque». Que son département est en mesure de lancer d'autres projets avec la même réussite. Il a cité pour exemple, neuf d'entre-elles d'une puissance de 50 MWc en cours de réalisation dans les wilayas du Grand Sud. Ce qui a imposé à nombre de cadres présents spécialistes du secteur de l'énergie de remettre sur le tapis le projet algéro-allemand «Désertec». Ce qui a permis à plusieurs d'entre-eux de souligner la pertinence de l'exploitation de cette source d'énergie photovoltaïque. D'autant qu'elle ne vise pas uniquement l'exportation de l'électricité produite à partir des énergies renouvelables vers l'Europe, mais, elle consiste, d'abord, «en l'approvisionnement de l'Algérie en électricité Desertec». Le ministre paraissait vouloir éviter d'aborder ce dossier. Et il a réussi à le faire durant les trois conférences de presse qu'il a animée tout au long des étapes de sa visite accompagné du wali de Annaba Tewfik Mezhoud ; Il l'a fait en revenant à chaque fois sur la matérialisation de projets, ceux en cours de réalisation et d'autres que son département envisage mettre à exécution pour atteindre plus de 400 Mwc, Il y est revenu également en affirmant qu'ils impacteront positivement sur la préservation des ressources fossiles énergétiques. Il a révélé que l'Algérie économisera annuellement 20.600 tonnes de gas-oil et enregistrera une économie financière estimé à 14 millions de dollars/an. Que ce soit à Dra Eriche la nouvelle ville en ras de campagne dans la commune de Oued El Aneb appelée à être alimentée en électricité et gaz, à la localité de Kalitoussa où il a inauguré le lancement des travaux d'un transformateur KV 30/60 où lors de visite du dépôt Naftal à la zone industrielle de Berrahal, Mohamed Arkab n'a pas été avare en termes de présentation des projets. Il ne s'est pas satisfait des explications fournies par ses proches collaborateurs pour préciser leur importance. Ce d'ailleurs pourquoi, il est revenu sur l'impact économique et environnemental du projet. Il a souligné qu'il permettra aux populations des zones reculées, d'avoir accès à l'électricité, tout en réduisant la dépendance de l'Algérie des énergies fossiles. Il minimisera aussi les émissions de 60.000 tonnes de Co2 en moyenne/an. Mêmes répétitives ses informations avaient leur pesant d'or. Comme celle faite au centre de production de bitume à Berrahal, à la station de production d'électricité à Kalitoussa et à El Hadjar où il a inauguré une station PVA propriété d'un opérateur privé. Bien avant, Mohamed Arkab était revenu sur le projet national visant à produire près de 5.600 mégawatts d'électricité en utilisant l'énergie solaire susceptible de renforcer le réseau national dans les années à venir. «Les compétences nationales actuelles sont capables de mener ce projet dans toutes ses étapes, de l'étude jusqu'à la réalisation finale», devait-il souligner. Interrogés, bon nombre de cadres de son département, ont affirmé que l'Algérie a pu répondre à ses besoins en matière d'électricité avec une production de 20.000 MW, pour une consommation nationale estimée à 15.680 MW, Mohamed Arkab a souligné que son département envisage l'élaboration d'un nouveau modèle de consommation d'énergie. Il intervient notamment, a-t-il argumenté, après la récente étude par le gouvernement du projet visant à créer une instance nationale chargée des énergies renouvelables. Ce modèle s'appuie principalement sur «une rationalisation de l'utilisation des ressources énergétiques en Algérie et son orientation vers le secteur de l'industrie», a-t-il révélé tout en rappelant que «l'Algérie produit 144 milliards m3 de gaz par an et consomme 45 milliards m3 localement dont 20 milliards m3 affectés à la production d'énergie électrique par le biais des unités de production de différents types». Par ailleurs, évoquant les problèmes de délestages enregistrés dans plusieurs régions du pays, le ministre a indiqué : «Les projets réalisés dans le domaine de la production et du transport d'électricité ont permis d'éliminer de nombreux points noirs. Les coupures signalées sont causées par «la vétusté des réseaux de distribution». En fait, le ministre semble reprendre les comptes-rendus orientés qui lui parviennent de certains de ses proches collaborateurs. A l'exemple de ceux de Annaba, wilaya qui dispose d'un fort potentiel industriel. C'est qu'à Annaba, cela fait des années que l'incompétence se dispute la place au laisser-aller avec pour conséquence les délestages préjudiciables à l'industrie locale, les foyers et, faute d'énergie, l'appoint des réservoirs en eau des collectivités.