Convaincre de l'utilité du paiement électronique et rassurer les clients quant à la sécurisation des réseaux de paiement, n'est pas une tâche aisée, notamment, dans les milieux ruraux. Le constat malheureusement n'est pas si différent dans les grandes villes. Cette résistance à adopter ce nouveau mode de paiement peut s'expliquer par le sentiment de méfiance quant à la fiabilité des structures financières à protéger le client, mais aussi par la forfaiture de certaines parties qui refusent d'abandonner le cash et de tracer leur transaction. La mission des pouvoirs publics est double, convaincre de «l'importance de ce procédé dans la dynamisation de l'activité commerciale et économique», mais aussi «lutter contre la fraude financière» en usant de la rigueur réglementaire. Communiquer et sensibiliser sur l'importance de ce mode de paiement est l'étape principale avant d'aborder celle de l'efficacité des terminaux des payements en relation directes avec les établissements financiers -banques et poste-. C'est ce qu'a essayé d'expliquer la directrice centrale à la Banque de développement local (BDL) chargée de la promotion du paiement électronique, lors d'une journée d'étude sur la «généralisation de l'utilisation du E.paiement», organisée conjointement par les directions locales de la Poste et des télécommunications et du commerce. Elle a souligné l'urgence et la nécessité de la modernisation des échanges financiers, mettant en évidence le rôle «dévolu au paiement électronique à l'apogée de la pandémie du nouveau Coronavirus (Covid-19)». Depuis le début de la pandémie de la Covid-19, le commerce à distance et le paiement électronique ont battu le pavé. L'Algérie n'a pas échappé à la règle. Le E.commerce s'est frayé un chemin et tente de trouver une véritable issue pour décoller. Les pouvoirs publics souhaitent profiter de cette émergence afin de généraliser l'utilisation du paiement électronique et s'affranchir des modes de paiement classiques, révolus et surtout incompatibles avec les mutations économiques mondiales, à l'ère de l'électronique. Le concept n'est pas nouveau en Algérie, avait indiqué l'interlocutrice, précisant que «les Terminaux de Paiement Electronique (TPE) sont disponibles depuis 2005, mais la réticence pour cet équipement s'explique, en grande partie, par la crainte du citoyen à opter pour une technologie dont il ne connaît absolument rien». Elle a invité «les opérateurs économiques, commerçants ou simples citoyens à opter pour le paiement électronique, un mode désormais révélateur du degré de développement d'un pays donné», a-t-elle estimée. En effet, la généralisation du E.paiement relève d'une responsabilité commune pour non seulement faciliter les transactions financières, mais surtout pour lutter contre le marché de l'informel qui profite de l'absence de rigueur et du contrôle des flux financiers en raison du régime financier et bancaire désuets pour se proliférer. Ceci constitue un véritable frein pour le développement économique. Consciente de l'enjeu que représente ce mode de paiement pour la croissance économique intérieure, la directrice de la Poste et des Télécommunications de Aïn Defla, Hadjer Ouled Ali, mise sur la sensibilisation des commerçants et des clients sur le E.paiement. «Il faut expliquer au commerçant de façon pédagogique que les opérations bancaires se rapportant au paiement électronique sont sécurisées». En effet, une campagne d'information, de formation sur l'importance de l'utilisation du paiement électronique devra être menée par les autorités concernées à travers le territoire national.