Selon les statistiques officielles, plus de 100 000 transactions ont été effectuées depuis le lancement du e-paiement en octobre 2016. Le projet de loi relatif au commerce électronique a été adopté hier par le Conseil des ministres. Ce texte vise à «donner une assise légale à cette activité et à instaurer autour d'elle un climat de confiance propre à son extension», précise le communiqué du Conseil des ministres. Il s'agit aussi de «développer l'économie numérique dans le pays et d'offrir une protection aux consommateurs et à codifier la répression de toute fraude dans ce nouveau domaine». Selon les statistiques officielles, plus de 100 000 transactions ont été effectuées depuis le lancement du e-paiement en octobre 2016. Actuellement, le service du paiement électronique se limite au paiement des factures d'électricité et de gaz, de l'eau ainsi que de certains services d'assurances, notamment l'assurance voyage. Imane-Houda Feraoun, ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique (MPTTN), avait signalé que les e-commerce, e-paiement et le mobile-paiement sont parmi les activités qui «attendent d'être encadrées par une loi sur le commerce électronique et d'autres textes réglementaires». Elle a annoncé aussi qu'il y a «tout un volet de déploiement d'un réseau de terminaux de paiement électronique qu'il faudra prendre en charge. En effet, au niveau d'Algérie Poste, il y a un projet d'acquisition de 50 000 TPE. Ce qui constitue un premier pas pour encourager les commerçants à se mettre au e-commerce». Les détaillants du commerce hésitent à s'impliquer dans l'e-paiement, en raison de leurs habitudes à préférer le paiement cash pour faire solder leurs prestations. En Algérie, la monétique n'est pas suffisamment développée, eu égard à plusieurs causes, dont notamment la faiblesse de la bancarisation, le recours à la monnaie fiduciaire et le manque de culture bancaire. Dans ce cadre, l'instauration d'une politique de développement des moyens de paiement s'avère une nécessité absolue. Une économie moderne, puissante, performante et compétitive ne peut exister sans un système bancaire et financier moderne, puissant, performant et ouvert. La réalité démontre malheureusement le faible taux d'utilisation des cartes, conséquence d'une insuffisance d'actions marketing visant à convaincre les clients pour l'utilisation des cartes de retrait et de paiement (CIB). Ceci peut éventuellement s'expliquer par une absence de motivation de la part des banques. En octobre 2016, un service du e-paiement ou paiement à distance a été mis en œuvre par onze banques (6 banques publiques et 5 privées) et neuf web marchands, en l'occurrence : Air Algérie, Tassili Airlines, Djezzy, Algérie Télécom, Mobilis, Seaal, Cnas, Ooredoo et l'assureur Amana. C'est un besoin pressant de la part du secteur économique, notamment des entreprises. Le paiement à distance va permettre la bancarisation de l'économie. Besoin pressant des entreprises L'expérience de la monétique dans les pays maghrébins a démontré que les systèmes électroniques de paiement ne sont pas une mode à suivre, mais une nécessité sur le plan économique. Au niveau de Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim), on avance plusieurs arguments pour aller vers la monétique : pas de risque de vol de cash, image de modernité et plus besoin de penser aux heures d'ouverture des agences bancaires. Mais le e-paiement nécessite une évolution de l'environnement règlementaire tenant compte de tous les acteurs. Malgré plusieurs obstacles, des jeunes entrepreneurs algériens et étrangers ont eu le courage d'investir dans le commerce électronique en Algérie. Plusieurs proposent des milliers de produits sur leurs sites internet aux consommateurs algériens, ils veulent mettre l'Etat devant la réalité et l'obliger à adapter sa législation à ce nouveau mode de commerce, au lieu d'attendre que le gouvernement prenne l'initiative. En l'absence du paiement en ligne en Algérie, ces sites ont pensé à d'autres alternatives. On citera le paiement cash à la livraison : presque tous les sites e-commerce algériens proposent cette option, malgré qu'elle soit la moins sûre parmi les autres options. En effet, le risque de fausses commandes est très fort, il faut noter ici que les sites qui proposent la solution de paiement à la livraison assurent la livraison eux- mêmes par leur propre moyen comme le fait le site eChrily.com. C'est le cas aussi de Jumia Algérie. Le site offre à ses potentiels clients une panoplie de produits (électronique, cosmétique, habillement, meubles…). De l'achat en ligne à la livraison, l'opération prend de 3 à 5 jours, au niveau d'Alger. Dans les autres régions, l'opération peut durer jusqu'à 10 jours. Autre possibilité : le paiement par chèque ou par virement. Cette option est beaucoup utilisée aussi par les sites marchands, elle présente plus d'assurance, les sites ne livrent pas les marchandises avant de s'assurer que leur compte est déjà crédité par la somme de la commande. Il y a également le paiement à travers des intermédiaires de paiement en ligne : à l'instar de PayPal quand les clients sont hors de l'Algérie, l'avantage de ce mode de paiement est l'instantanéité, cette option permet d'assurer un paiement immédiat après la confirmation de la commande. Une solution purement algérienne propose un service de paiement en ligne, il s'agit de ePay.dz (www.epay.dz), le fondateur de cette startup se dit fier de développer une solution qui s'adapte à la société et au contexte algériens. Pour faire simple, cette solution propose une carte prépayée à ses clients, Il suffit de créer un compte chez ePay.dz, de le charger en achetant des cartes prépayées qui sont disponibles sur tout le territoire national, et de payer ses achats sur les sites marchands partenaires qui proposent ce mode de paiement, si l'ouverture d'un compte sur cette plateforme est gratuite pour les particuliers, les professionnels doivent quant à eux payer les frais de tenue de compte, c'est la seule source de revenu pour cette jeune startup.