Le niveau des réserves de change atteindra en 2021, 46,84 milliards de dollars (contre 44,2 milliards de dollars à fin 2020), soit environ 16,2 mois d'importations de biens et services non liés aux facteurs de production. Cette prévision figure dans le projet de loi de Finances pour 2021, qui a été présenté hier devant la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), au nom du ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, par la représentante du Gouvernement et ministre des Relations avec le Parlement Besma Azouar. Il y a deux mois, lors de l'ouverture de la conférence nationale sur le Plan de relance pour une économie nouvelle, le Président Abdelmadjid Tebboune avait indiqué que les réserves de change s'élevaient alors à 57 milliards de dollars. Réitérant, à la même occasion, son «refus catégorique» de recourir à l'endettement extérieur, quelle qu'en soit la forme, il avait évoqué la possible affectation, durant 2020, de 10 à 12 milliards de dollars de réserves de change à des financements d'investissements. Après sa descente au-dessous de la barre des 50 milliards de dollars, pour se situer selon la loi de Finances complémentaire pour 2020, à 44,2 milliards de dollars, c'est donc une remontée des réserves de change qui commencera l'an prochain, grâce à l'amélioration attendue du déficit de la balance des paiements, qui atteindra en 2021 -3,6 milliards de dollars. Le niveau des réserves de change continuera sur cette tendance d'amélioration progressive en 2022 (47,53 milliards de dollars) pour repasser en 2023 au-dessus de la barre des 50 milliards de dollars (50,02 milliards de dollars), grâce à l'excédent qui sera enregistré au cours de ces deux années. Autre annonce importante: le projet de loi de Finances pour 2021 propose de clôturer 38 comptes d'affectation spéciale pour «améliorer la gouvernance des finances publiques et y apporter la transparence à travers la réhabilitation des principes du budget». La représentante du gouvernement a rappelé que la mise en place de ce type de gestion se faisait principalement pour financer des opérations à caractère spécial, cyclique et limité dans le temps. Cependant, «avec le temps, ce mécanisme est devenu un outil de financement permanent, ce qui a rendu difficile le contrôle des dépenses publiques», estime le ministre des Finances, auteur du document. Pour Aymen Benabderrahmane, la prolifération des comptes d'allocation spéciaux s'est traduite par une mobilisation inefficace des ressources budgétaires. Devant les membres de la commission des finances et du budget, appelés à examiner le projet de loi de Finances 2021, la ministre des Relations avec le Parlement a souligné la spécificité du contexte économique et financier dans lequel ce texte a été formulé, qui est caractérisé par une crise sanitaire très grave, avec des conséquences imprévues sur les opérateurs économiques. Elle a expliqué que la nouvelle loi de Finances tend à consolider les fondamentaux économiques en 2021, à travers la reprise graduelle de l'activité et l'allègement de certains dysfonctionnements financiers, outre le maintien de la vocation sociale de l'Etat algérien à travers le soutien permanent des catégories vulnérables à faible revenu. De son côté, le président de la commission des finances et du budget de l'APN, Ahmed Zeghdar, a insisté, dans une allocution prononcée à l'ouverture des travaux de cette réunion, sur l'impérative consécration de tous les efforts pour l'élaboration d'une loi de Finances répondant aux aspirations du peuple pour l'édification de l'Algérie», rappelant les circonstances que traverse le pays à la lumière des défis imposés par le recul des revenus en devises d'une part et la pression de la pandémie mondiale, d'une autre part». Soulignant que le PLF 2021 «fait triompher le caractère social de l'Etat», le même intervenant a mis l'accent sur l'importance de l'effort législatif pour «une distribution équitable des richesses et la simplification des mécanismes de leur création et développement, ainsi que l'encouragement des initiatives associant tous les enfants de l'Algérie». Il s'est dit convaincu que «l'économie nationale peut toujours dépasser les risques avec succès et réaliser des résultats positifs», au regard de l'évolution des revenus de la fiscalité ordinaire, grâce aux mesures prévues dans le recouvrement fiscal et pour soutenir l'activité de production.