Les réserves de change continuent leur compression sous le coup de boutoir des dépenses induites notamment par la crise sanitaire due à la pandémie de coronavirus. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ainsi, ces réserves atteindront les 46,8 milliards de dollars en 2021 selon les prévisions du projet de loi de finances pour l'année prochaine. Ce qui suffira juste à assurer les importations et les services durant 16 mois. Cette situation interviendra suite à l'amélioration prévue dans le déficit de la balance des paiements qui devrait atteindre -3,6 MDS en 2021. Ceci dit, le niveau des réserves de change reprendra progressivement durant les deux années suivantes, 2022 et 2023 avec respectivement les seuils de 47,53 milliards de dollars et 50,02 MDS et ce, grâce à l'excédent prévu pour ces deux années. Ledit projet de loi de finances présenté, hier lundi, par la ministre des Relations avec le Parlement, Besma Azouar, à la place de son collègue des Finances, Aymen Benabderrahmane, par-devant les membres de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale, base ses prévisions sur un prix du baril du pétrole de l'ordre de 40 dollars et ce, durant les deux prochaines années, 2021 et 2022. Il prévoit également un taux de croissance attendu pour l'année 2021 de 4%, alors que celui de l'inflation atteindra les 4,5% en 2021, 4,05% en 2022 et 4,72% en 2023, pour cause de baisse de la consommation et des revenus des ménages et des sociétés, suite à l'exécution des instruments de la politique monétaire. Les revenus pétroliers atteindront, quant à eux, 23,21 milliards de dollars la même année 2021 avant de monter pour frôler les 28,68 milliards de dollars l'année d'après, 2022. Ledit projet de loi de finances consacre également le maintien du soutien au prix du lait. Avec la somme de 31,47 milliards de dinars cédés à l'Office national professionnel du lait. Aussi, le gouvernement a, par ailleurs, décidé de revoir à la baisse son soutien aux prix du sucre et de l'huile de table puisque le budget réservé à cet effet sera dégraissé de 1,5 milliard de dinars. La contribution à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) sera maintenue à hauteur de 164,26 milliards de dinars. Le texte consacre également la somme de 45,25 milliards de dinars pour financer les divers plans d'emploi (DAIP, DAIS-YUP HIMO et 1,5 milliard de dinars pour les allocations au bénéfice des élèves issus de familles nécessiteuses qui bénéficieront de la gratuité des livres scolaires à la faveur de la somme de 6,54 milliards de dinars consacrée à cet effet. Aussi, le projet de loi de finances 2021 prévoit la couverture totale des allocations dues aux personnes aux besoins spécifiques dont l'allocation mensuelle qui passera de 4 000 dinars à 10 000 dinars profitera à 264 000 personnes. Clôture de 38 comptes sociaux Par ailleurs, le projet de loi de finances 2021 propose la clôture de 38 comptes d'affectation spéciale et ce, dans le cadre de la réhabilitation des principes budgétaires publics. «Cette mesure vise à améliorer et à conférer davantage de transparence à la gouvernance financière publique à travers la réhabilitation des principes budgétaires», a précisé la ministre des Relations avec le Parlement. Ce type de gestion objecte, selon elle, de «financer des opérations à caractère spécial, cyclique et limité dans le temps. Ceci avant qu'il ne devienne un outil de financement permanent, compliquant ainsi la mission du contrôle des dépenses publiques». Et la multiplication de ces comptes d'affectation spéciale a entraîné, a ajouté la ministre, une mobilisation inefficace des ressources budgétaires. Sur un autre plan, ce projet de loi de finances 2021 prévoit un redressement de la croissance économique de 3,98% en 2021, après un recul de 4,6%, suivant les estimations de clôture de l'exercice 2020. Avec un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) qui devrait s'établir à 4,0% de 2021 à 2023. Quant à la croissance hors hydrocarbures, elle devrait atteindre 2,4% en 2021, 3,37% en 2022 et 3,81% en 2023. Les recettes pétrolières devront atteindre, quant à elles, durant la période 2021-2023, 23,21 milliards de dollars en 2021, 28,68 Mds USD en 2022 et 26,45 Mds USD en 2023, sur la base de 45Usd/baril en tant que prix du marché pour un baril de pétrole brut Sahara Blend durant la période de projection. Aussi, le même projet de loi de finances 2021 prévoit un recul des cours de change du dinar algérien contre le dollar américain où la moyenne annuelle devra atteindre 142,20 Da/USD en 2021, 149,31 DA/USD en 2022 et 156,78 Da/USD en 2023. Pour ce qui est de l'importation des marchandises, elle devrait baisser de 14,4% de la valeur courante en 2021 par rapport à la clôture 2020, pour atteindre 28,21 milliards de dollars. Elles devront frôler les 27,39 milliards de dollars en 2022 et 27,01 milliards de dollars en 2023. Une décrue fruit de la rationalisation continue des importations et leur remplacement progressif par le produit local. M. K.