Le secteur des transports est durement touché par les retombées de la crise sanitaire du Covid-19. Repli d'activité et chute du rendement. C'est le cas, entre autres, de l'Etablissement de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) qui a perdu près de 30% de son chiffre d'affaires. Complètement paralysée depuis des mois, sans revenus, l'entreprise se trouve dans l'incapacité d'investir pour l'acquisition de nouveaux bus. «L'Etusa souffre d'un manque de garages d'où ces pertes de 30 millions dinars, car les bus d'Etusa font 1.300.000 km par an sans retour financier pour se garer aux garages de Hussein Dey, El-Harrach et Oued Smar», a expliqué le directeur général, Karim Yacine a jeudi dernier devant la Commission des transports et des télécommunications de l'Assemblée populaire nationale (APN). «Cela l'a empêché de pouvoir investir», a-t-il regretté. «La société ne réalisait pas des gains mais s'employait à assurer son équilibre financier», a ajouté M. Yacine. Il a évoqué, dans ce sillage, la gestion du réseau du transport urbain et suburbain qui devrait être optimisée davantage afin de faire face à la hausse de la demande, soulignant «la nécessité de revoir le réseau du transport en coordination avec le privé». L'entreprise publique ne réalise pas de gain, et fait face à une rude concurrence du privé qui se soucie peu des conventions et de la qualité du service offert au citoyen. Pour se repositionner sur le marché du transport urbain et suburbain, «l'Etusa le veille à assurer son équilibre financier uniquement», estimant que «le transport à Alger requiert 2.000 nouveaux bus pour améliorer le service du transport public». L'entreprise a besoin, selon lui, de renforcer son parc roulant, diversifier et élargir ses lignes vers d'autres circonscriptions. M. Yacine a indiqué, à ce propos, que «la moyenne d'âge du parc roulant est de 9 années, d'autant que l'entreprise exploite 118 lignes après avoir couvert les nouveaux sites d'habitation au niveau d'Alger, de Reghaïa à l'Est à Zeralda à l'Ouest, avec une moyenne de 3 bus pour une seule ligne, mais pour un meilleur service, il faut 4 bus pour une seule ligne». Egalement recruter plus de travailleurs pour une meilleure gestion de son réseau, conformément aux normes internationales. «Concernant les ressources humaines, l'entreprise compte 3.803 travailleurs, à raison de 4 travailleurs par bus, ce qui avoisine la moyenne mondiale variant entre 5 et 8 travailleurs par bus». Le P-dg de l'Etusa a soulevé toutes questions relatives au développement du transport public, mais aussi les efforts déployés dans la lutte contre la Covid-19, dans un espace étroit, affirmant que la société s'est engagée d'«assurer le transport des travailleurs du secteur sanitaire et de certaines entreprises publiques compte tenu des mesures de confinement ayant interdit aux transporteurs privés d'exercer leur activité durant les horaires du confinement», a-t-il souligné.