Le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi a révélé avant hier à Alger que le taux de gaspillage d'eau durant l'année en cours avait atteint 45%, d'où l'impératif, selon lui, d'élaborer un plan spécial pour lutter contre les fuites et les branchements illégaux au réseau d'eau. En effet, M.Mihoubi a fait savoir, lors de son passage au forum de la radio national, qu'un programme a été mis en place à cet effet en coordination avec la Société des Eaux et de l'Assainissement d'Alger et l'Office National de l'assainissement (ONA) visant à recourir à 440 petites et moyennes entreprises pour remédier aux fuites, mettre en place des compteurs et réhabiliter les réseaux ainsi que la gestion technique et technologique. La mise en œuvre de ce programme se fait en coopération avec les départements ministériels des petites et moyennes entreprises et des start-up. Le secteur œuvre à «promulguer des textes législatifs relatifs aux infractions de branchement illégal aux réseaux de distribution dans le cadre de la nouvelle loi sur l'eau devant réduire ces infractions d'une part, et la régularisation des situations qui peuvent être régularisées par la mise en place de compteurs et le paiement des factures, d'autre part, a précisé le ministre. Dans ce contexte, M. Mihoubi a fait observer que les précipitations en Algérie sont en diminution graduelle depuis vingt ans, d'où l'impératif pour le pays de mettre en œuvre une stratégie d'économie d'eau portant des changements à plusieurs niveaux, dont le comportement des consommateurs. A ce propos, il a évoqué le projet de charte de l'économie de l'eau, qui a été récemment soumis à différents départements ministériels pour enrichissement. Pour remédier au problème de pénurie d'eau, le même responsable préconise le recours à l'exploitation des stations dessalement de l'eau de mer. d'autre part, il a proposé de mettre en place une société algérienne expérimentée pour la réalisation de stations en vue d'éviter la dépendance en la matière et ce, en coopération avec les petites entreprises qui veilleront à la fabrication des équipements et des filtres pour l'épuration des eaux. Dans le même sillage, M.Mihoubi a rappelé que le secteur œuvrait à augmenter le nombre des stations de dessalement à 20 stations vers 2030 dans l'objectif de remplacer les eaux des barrages qui seront destinées à l'agriculture. Le nombre actuel de stations de dessalement de l'eau de mer est de 11 stations dont 10 en service avec une production de 2 millions m3/jour. Selon lui, ces stations alimentent les villes côtières sur une profondeur de 100km y compris les villes de l'intérieur (plus de 20 wilaya). Cela permet parallèlement au transfert des eaux du Sud vers les Hauts Plateaux, d'atteindre une « complémentarité » entre les structures de production d'eau, un dossier qui fait l'objet d'une « étude globale », précise-t-il. S'agissant le problème de régularité en matière d'alimentation en eau potable, le ministre a fait état de l'augmentation du nombre des équipes œuvrant à la limitation des coupures et à la préservation des ressources. Par ailleurs, le ministre a indiqué que cinq nouveaux barrages étaient en cours de réalisation et 20 autres en cours d'étude outre des projets de liaison entre les barrages dont le projet du barrage « Kef Eddir », dont l'appel d'offre pour la réalisation du transfert de ses eaux sera lancé la semaine prochaine ce qui permettra d'alimenter en eau plus de 12 communes dans la wilaya de Tipasa. Le système de barrage comprend 29 transferts dérivant les eaux des barrages qui ont un excédent vers ceux déficients par des opérations de pompage. en ce qui concerne le manque de stations d'épuration dans le Sud du pays, le ministre a fait savoir qu'en dépit du déploiement de 147 stations, des problèmes techniques ont été enregistrés dans ces régions, notamment en ce qui concerne la nature du terrain, ajoutant que des efforts sont déployés pour trouver des solutions techniques à ces problèmes. En coordination avec des universités algériennes, les wilayas du Sud ont bénéficié de la mise en place d'un système de métrologie et de gestion à distance, ce qui permettra de contrôler à distance et en temps réel les réseaux de distribution et les programmes de réaménagement et de réhabilitation, a-t-il ajouté dans ce sens.