L'avant-première du long métrage de fiction «Héliopolis», de Djaffar Gacem, inspiré de faits historiques, a été présentée, mercredi à Alger, devant un public nombreux, astreint au strict respect des mesures de prévention sanitaire contre la propagation du Coronavirus. Produit par le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), avec le soutien du ministère de la Culture et des Arts, le film a été présenté à l'Opéra d'Alger Boualem-Bessaïh, en présence de la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda et plusieurs de ses collègues, membres du gouvernement. Projeté pour la double occasion de la célébration de la Journée de l'étudiant qui coïncide avec le 19 mai de chaque année, et sa sortie, prévue pour le 20 de ce mois, dans toutes les salles obscures algériennes, «Héliopolis» revient sur les raisons qui ont mené aux manifestations du 8 mai 1945 au lendemain de la fin de la Seconde Guerre mondiale, rappelant les exactions et les massacres perpétrés par la France coloniale contre la population civile algérienne. D'une durée de 116 mn, le film, inspiré de faits historiques dans l'Algérie des années 1940, restitue les divergences de vues existant dans la société d'antan, à travers Mokdad Zenati, fils de «Gaïd» assimilationniste acquis aux thèses du rapprochement avec la France coloniale et propriétaire de terres agricoles dans la bourgade d'Héliopolis à Guelma (Est algérien), et «Mahfoud» son fils, aux idées anticolonialistes et indépendantistes, prônées par le courant politique des «Amis du manifeste de la liberté» (AML) de Ferhat Abbas auquel il se joint, consommant ainsi la rupture avec son père. Emprisonné pour avoir participé à l'organisation de manifestations, Mahfoud, campé par Mehdi Ramdani, est exécuté avec ses camarades devant le regard impuissant et meurtri de son père, incarné par Aziz Boukrouni, qui décide alors de revenir à sa propriété et prendre son fusil pour se défendre contre les milices françaises. Le public, qui a longtemps interagi avec le film en applaudissant quelques uns de ses passages illustrant le patriotisme des Algériens et leur disposition à se sacrifier pour l'indépendance de leur pays, a remercié Djaâfar Gacem et tout son staff, montés sur scène à l'issue de la projection, par une longue standing Ovation, des «youyous» et des «Bravos» qui fusaient de la salle. A l'affiche de ce premier long métrage de Djaffar Gacem, au-delà des comédiens français qui n'ont pas pu faire le déplacement, une pléiade d'acteurs algériens, dont Aziz Boukrouni, Mehdi Ramdani, Souhila Maalem, Mourad Oudjit, Mohamed Frimehdi, Nasreddine Djoudi et Fodhil Assoul, présents pour la plupart à l'Opéra d'Alger. Selon le réalisateur, le film «était prêt depuis le mois de mars 2020», mais sa projection avait été reportée à plusieurs reprises par «la partie en charge de sa production», en l'occurrence le CADC, pour «les raisons évidentes» de prévention contre la propagation de la pandémie de la Covid-19. Plusieurs invités de marque du monde du cinéma et du théâtre ont également assisté à la projection d'«Héliopolis», dont Sid Ahmed Agoumi, Madani Naâmoun et Rabah Lechea. Dans le même élan de solidarité à la Palestine et au peuple meurtri de Gaza exprimé par Malika Bendouda à travers une écharpe ornée de l'emblème palestinien qu'elle portait, Souhila Mallem a déclaré au nom de tout le staff artistique et technique ayant travaillé avec Djaffar Gacem que l'avant première d'«Héliopolis», était «dédiée à la Palestine et au peuple de Gaza» en particulier. Egalement scénariste, Djaffar Gacem s'est rendu célèbre à travers la réalisation de plusieurs sitcoms et séries télévisées à succès, à l'instar de Nass Mlah City 1, 2 et 3 (de 2002 à 2006), «Liqae maâ El Qadar» (2007), «Djemai Family 1, 2 et 3» (de 2008 à 2011), «Qahwet Mimoun»(2012), «Dar El Bahdja» (2013), «Soltane Achour El Acher 1, 2 et 3» (de 2015 à 2018) et «Bouzid Days» (2016). Le long métrage de fiction «Héliopolis» a été proposé pour représenter l'Algérie à l'Oscar du meilleur long métrage international (film non-anglophone), organisé par The Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS).