Des pétitionnaires pro-sahraouis ont plaidé jeudi, devant la quatrième Commission de l'ONU en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation réunie à New York, pour la fin de l'occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc, appelant les Nations unies à «agir sans plus tarder».Le représentant du Front Polisario à l'ONU, Sidi Mohamed Omar, a ainsi fustigé l'«occupation illégale», depuis 1975, du territoire sahraoui par le Maroc et ses tentatives d'imposer un «fait accompli» et de «s'opposer à sa décolonisation». Le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple du Sahara occidental, a déclaré qu'«il est temps pour la quatrième Commission et l'ONU de s'élever contre l'existence de la dernière colonie en Afrique». Pour le diplomate sahraoui, l'occupation illégale du territoire par le Maroc depuis 1975 et les tentatives de l'Etat d'occupation d'imposer un fait accompli et de s'opposer à la décolonisation du Sahara occidental sont un «camouflet» pour tout ce que représente cette Commission. «Voilà près de trois décennies que le Front Polisario s'est engagé en faveur d'une solution durable et pacifique à la situation dans le territoire et nous avons progressé en ce sens, notamment avec la tenue d'élections justes appuyées par les parties et le Conseil de sécurité», a poursuivi Sidi Omar. Toutefois, en l'absence d'action décisive de la part de la communauté internationale en ce qui concerne «le mépris du Maroc» pour les mandats de l'ONU, cette puissance continue d'agir «en toute impunité», a déploré le représentant du Front Polisario. La population est victime d'une «injustice qui n'aurait jamais dû être permise», a-t-il encore dénoncé, en faisant état de «brutalités indicibles» et en soulignant, une nouvelle fois, que le Front n'«abandonnera jamais son droit à l'autodétermination et ne renoncera pas aux moyens légitimes d'y parvenir». Pour sa part, le pétitionnaire M. Daniel Dart Richert, DEC Projects, a déclaré qu'au cours des cinq dernières années, il avait rencontré toutes les parties au conflit et avait été «consterné »» par les actions du Maroc au Sahara occidental et par «le silence et la complaisance des Nations unies». Constatant que la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) n'a pas de mandat en matière de droits humains, il a attiré l'attention sur les violations massives de ces droits dans la région. «Ce à quoi on assiste aujourd'hui, c'est la rationalisation du colonialisme», a-t-il déclaré dans ce sens, en appelant la communauté internationale à «donner au peuple sahraoui les droits qu'il mérite et à organiser immédiatement un référendum sur l'autodétermination». De son côté, l'intervenant Chris Sassi, président de S.K.C., a reproché au Maroc de «continuer d'occuper une grande partie de son voisin, le Sahara occidental, et de faire obstacle au processus de décolonisation». «Le Maroc est resté dans son aveuglement colonial», a-t-il en outre estimé, et «ne veut pas entendre parler de droit à l'autodétermination, encore moins d'indépendance, la seule volonté du Maroc résidant actuellement dans sa stratégie permanente de créer une tension dans la région». Et d'ajouter que l'enjeu du renouvellement du mandat de la Minurso «sera d'amener les deux parties à respecter le cessez-le-feu conclu en 1991 sous l'égide de l'ONU et de permettre à ladite Mission d'accomplir le mandat qui lui a été fixé par le Conseil de sécurité, à savoir, l'organisation du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui». De plus, M. Sassi a tenu à rappeler que le Front Polisario a proclamé la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en 1976 et ne demande que sa légitimité «ni plus ni moins». Quant au pétitionnaire M. Agron Pali, il a parlé de «la dernière colonie d'Afrique», le Sahara occidental, et a rappelé que l'ONU n'«a cessé de militer pour le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, alors que le Maroc occupe illégalement son territoire». «Il n'existe pas de liens de souveraineté entre le Maroc et le Sahara occidental, ce que reconnaissent le droit international et l'Assemblée générale elle-même puisqu'elle qualifie la présence marocaine «d'acte d'occupation», a rappelé l'intervenant. Pali a d'ailleurs fait remarquer que le Sahara occidental est le seul territoire sans puissance administrante parmi les 17 territoires non autonomes inscrits à l'ordre du jour de la Commission. «On ne saurait refuser plus longtemps le droit à l'autodétermination au peuple sahraoui», a-t-il martelé, en soulignant les conséquences graves de cette question pour la région et en exhortant l'ONU à «agir sans plus tarder».