Un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a fait savoir, samedi, qu'à la suite des déclarations des plus hautes autorités espagnoles constituant un «brusque revirement» de position concernant le dossier du Sahara occidental, l'Algérie a décidé le rappel de son ambassadeur à Madrid pour consultations, avec effet immédiat. «Très étonnées par les déclarations des plus hautes autorités espagnoles relatives au dossier du Sahara occidental, les autorités algériennes, surprises par ce brusque revirement de position de l'ex-puissance administrante du Sahara occidental, ont décidé le rappel de leur ambassadeur à Madrid pour consultations avec effet immédiat», souligne le communiqué. Qu'est-ce qui a amené le gouvernement espagnol à changer brusquement de position sur la question du Sahara occidental et à choisir d'aller à l'encontre de la légalité internationale? Cette question intrigue les observateurs qui s'interrogent si les événements actuels en Ukraine n'ont pas leur part dans les causes du revirement étonnant opéré par le gouvernement espagnol dans sa position sur le Sahara occidental. Dans tous les cas, c'est un événement grave, car, le gouvernement espagnol soutient, ainsi, l'occupation marocaine du Sahara occidental, et encourage l'agression avec son cortège de répression, voire de crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Le gouvernement légitime le pillage des richesses naturelles du Sahara occidental que le Maroc continue d'utiliser contre le peuple sahraoui, en violation des résolutions internationales. Le gouvernement de la République sahraouie (RASD) a vivement critiqué la nouvelle position exprimée vendredi par le gouvernement espagnol sur la question du Sahara occidental, la qualifiant de «dérive dangereuse» et contraire aux décisions de la légalité internationale. «Le gouvernement de la République sahraouie et le Front Populaire de libération de Saguia El-Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario) ont été informés avec étonnement, vendredi après-midi, du contenu des deux déclarations émises par l'occupant marocain et le gouvernement de la puissance administrante espagnole», déclare la présidence sahraouie dans un communiqué publié par l'agence de presse SPS. «La position exprimée par le gouvernement espagnol est absolument en contradiction avec la légalité internationale. Les Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne, la Cour internationale de justice, la Cour européenne de justice et toutes les organisations régionales et continentales ne reconnaissent pas la (prétendue) souveraineté marocaine sur le Sahara occidental», précise la déclaration.