Les premiers jours du mois de Ramadhan donnent l'impression, en apparence, par rapport aux années passées, d'un début de changement de comportement dû à plusieurs facteurs dont les leçons tirées par les ménages de leurs propres expériences et les campagnes de sensibilisation et autres appels à la modération dans la consommation. Une campagne nationale de sensibilisation pour lutter contre le gaspillage et rationaliser la consommation a été lancée une semaine avant le début du Ramadhan. Ce changement est également visible dans les marchés de produits agro-alimentaires frais où les prix n'ont pas la flambée habituelle lors du Ramadhan. Il semble que les prix des fruits et légumes soient restés relativement stables et s'il y a eu des augmentations, elles sont plutôt légères. On sait que le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a annoncé une baisse de 10% des prix des denrées alimentaires, à l'occasion du mois de Ramadhan. Le ministre avait ajouté qu'une autre baisse des prix, la première du genre au niveau national, pouvant atteindre les 25%, touchera, également, les denrées alimentaires de large consommation dans les marchés de proximité, et sera élargie à tous les commerçants de détail du pays. La viande importée à 1.200 DA a été visible, cette année, dans les marchés spécialement installés pour la période du Ramadhan. Pour rappel, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, avait présidé, dimanche, une réunion de coordination pour évaluer la situation du marché avant le début du Ramadhan. Le ministre a donné des instructions pour le suivi de la distribution et de l'approvisionnement du marché en viandes rouges. De son côté, l'Office national des aliments de bétail (ONAB) a annoncé la commercialisation d'importantes quantités de poulet congelé importé, dès le premier jour du Ramadhan, et ce, au niveau de ses points de vente. Selon son directeur général, Hassan Benzaza, lors d'une séance d'audition devant la Commission de l'Agriculture, de la Pêche et de la Protection de l'environnement de l'APN, l'ONAB avait élaboré un programme «bien ficelé» en prévision du mois de Ramadhan, dans le souci de renforcer le stockage des viandes blanches, précisant que ce programme prévoyait, en outre, la mise en vente de 3.000 tonnes de viande congelée importée, au niveau des points de vente de l'Office. En outre, les 131 points de ventes répartis sur l'ensemble du territoire national dont 53 points installés au niveau de marchés de proximités seront dotés de poulets frais produits par l'ONAB. Dans les marchés et les supérettes, la préférence est donnée à la production nationale et aux marques purement algériennes. A ce propos, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a informé l'ensemble des agents économiques et des consommateurs que les commerces (tous types de produits) sont autorisés à exercer l'activité des ventes en soldes et des ventes promotionnelles durant le mois de Ramadhan et l'Aid El-Fitr. Le ministère a appelé les agents économiques à intensifier ces ventes qui leur permet de promouvoir leurs activités et de proposer des services et des produits à des prix bas et compétitifs, afin de faire profiter à un plus grand nombre de consommateurs durant ces occasions religieuses. Il y a eu, semble-t-il, moins d'afflux aux urgences pour troubles gastriques ou intoxications alimentaires. Des observateurs ont noté que les sucreries ont eu moins de succès cette fois, il y a une retenue et une plus grande préoccupation concernant l'impact sur la santé provoqué par l'abus de qalb ellouz, de zlabias et autres spécialités du Ramadhan. Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, avait insisté, en présidant l'ouverture de la 2e édition du Congrès Diabète et Ramadhan (DAR), sur l'impératif respect des recommandations et conseils des médecins par les personnes diabétiques, notamment durant le mois de Ramadhan, étant les mieux au fait de leur état de santé. A la même occasion, le Pr. Rachid Malek a relevé «l'importance de la coopération entre les médecins et les imams pour sensibiliser les patients». Dans le même ordre d'idées, le président du Conseil scientifique de la Commission de la Fatwa de la wilaya d'Alger, Abdelkrim Meftah, a estimé que la fatwa autorisant ou non le jeûne «doit émaner d'experts, c'est-à-dire des médecins», mettant en avant «le rôle de l'Imam qui consiste à convaincre le patient».