Après de tristes événements qui avaient entraîné la mort de centaines de personnes en mer, dans les forêts et sur les routes à travers des noyades, des feux de forêts et des accidents de la route, la Direction générale de la Protection civile (DGPC) a tiré des leçons et forgé ses unités d'intervention. Pour éviter de nouveaux drames durant la saison estivale 2024, la Protection civile, se dotant de nouveaux matériels et appareils, a mobilisé 30.000 hommes sur le terrain. Un grand dispositif. Lancé en grande pompe dans la wilaya côtière de Mostaganem par le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Urbanisme, Brahim Merad en présence du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, ainsi que du wali de la République de ladite wilaya, le plan spécial saison estivale 2024 de la Direction générale de la Protection civile (DGPC) a été officiellement révélé, avant-hier samedi, voire au premier jour de la saison estivale, au grand public. Pour cette saison estivale, la DGPC a mis en place un grand dispositif opérationnel destiné à la surveillance des plages, des complexes touristiques, des loisirs au niveau des plages autorisées à la baignade afin d'assurer la sécurité des vacanciers, mais aussi un plan de sécurité qui vise la lutte contre le phénomène crucial des feux de forêts. Durant cette année, la DGPC a fait appel à 30.000 hommes et femmes pour mieux lutter contre les feux de forêts et les cas nombreux des noyades sur mer. Dix-mille assistants professionnels et saisonniers relevant de la DGPC ont été déployés au niveau des 455 plages autorisées à la baignade, tandis que 20.000 sapeurs-pompiers, de différents grades, répartis dans 65 colonnes mobiles au niveau des différents wilayas du pays, outre 505 unités d'intervention de la Protection civile comprenant la couverture sécuritaire des zones forestières dans le secteur d'intervention, ont été mobilisés dans le cadre de la lutte contre les feux de forêts. Ce grand dispositif opérationnel de la DGPC est placé du 1er juin au 30 septembre 2024 et les heures de surveillance et d'intervention sont fixées à partir du 09h00 du matin et jusqu'à 19h00, en début de soirée. Pour l'année 2024 et sur un total de 613 plages le long de la bande côtière nationale, 455 plages autorisées à la baignade ont été dénombrées et seront surveillées, tandis que 175 plages interdites à la baignade ont été identifiées pour plusieurs raisons, dont la pollution, en plus de quelques particularités, notamment les dangers qui menacent la sécurité des vacanciers. Dans ce contexte, la Direction Générale de la Protection civile a soutenu, au cours de cette année, l'appareil de surveillance des plages avec un renforcement de taille de 10.000 hommes et femmes, des assistants professionnels et saisonniers, dont la mission est de prévenir, surveiller et intervenir sur les plages autorisées à la baignade au sein des appareils désignés à cet effet. Les équipements opérationnels de cette année sont soutenus par l'arrivée des moyens matériels supplémentaires, notamment en ce qui concerne les canots pneumatiques pour une intervention rapide dans les opérations de sauvetage en mer, où 254 canots de sauvetage en mer ont été mis en service comme moyens de soutien supplémentaires en plus des équipements collectifs et individuels. L'analyse des statistiques des cinq dernières années a montré que les principales causes de noyade sont toujours la baignade sur des plages interdites à la baignade ou en dehors des heures de surveillance sur les plages surveillées, c'est-à-dire en l'absence de personnel de surveillance, en plus du manque de respect pour des recommandations et des instructions préventives conduisant à la mort de nombreux jeunes estivants aventuriers. A noter que depuis le 1er juin 2024, les personnels de garde ont réalisé 1.302 interventions qui ont permis de sauver 699 personnes de la noyade et de prodiguer les premiers secours à 365 personnes au niveau du poste de garde, tandis que le décès de 14 personnes a été enregistré, dont 11 personnes sur des plages interdites à la baignade. Sachant qu'au cours de l'année 2023, le personnel de surveillance relevant de la Protection civile a procédé à 74.896 interventions qui ont permis de sauver de la noyade 48.915 personnes, tandis que le décès de 214 personnes a été enregistré, dont 114 par noyade sur les plages autorisées (23 baignades interdites et 20 baignades dangereuses), ainsi que le décès de 111 autres personnes sur les plages interdites à la baignade. Quant à la baignade dans les lacs et les réserves d'eau, un phénomène qui continue de causer de nombreuses pertes humaines au niveau national, où 75 décès ont été enregistrés en 2023, en majorité des enfants, malgré les campagnes de sensibilisation organisées auparavant et durant chaque période de la saison estivale. Quant à cette année, neuf décès ont été déjà comptabilisés, dont cinq enfants morts dans les réserves d'eau. Grand dispositif contre les feux de forêts Quant au dispositif de lutte contre les incendies de forêts, les cultures agricoles et les palmiers, entré en service le 1er juin de l'année en cours, la Direction générale de la Protection civile a mobilisé 20.000 sapeurs-pompiers de différents grades, répartis dans 65 colonnes mobiles au niveau des différents wilayas du pays, outre 505 unités de la Protection civile, elle comprend des zones forestières dans son secteur d'intervention. Cette année, cinq nouveaux détachements régionaux ont également été créés pour soutenir les convois mobiles, et ils ont été installés à travers les wilayas d'El Tarf, Sétif, Blida, Chlef et la wilaya de Sidi Bel-Abbès, après trois détachements régionaux installés l'année dernière. Outre l'attribution d'immenses capacités aériennes représentées par la DGPC louant 12 avions AIR TRACTOR, qui ont été attribués aux aéroports de Mostaganem, Chlef, Béjaïa et Annaba, outre deux avions B-200 et six hélicoptères MI-26 de l'ANP, ainsi que les hélicoptères de la Protection civile du groupe pour mener des opérations de reconnaissance, d'identification et de répression. Pour citer le bilan de l'appareil de lutte contre les incendies pour l'année 2023, 1.052 feux de forêt, de maquis et de brousse, ont été exterminés ce qui a permis de sauver des milliers d'hectares de végétation. Cependant et malheureusement des pertes estimées à 41.594 hectares, dont 11.487 hectares de forêts, 19.154 hectares de récoltes, ont été recensées durant l'année passée. Les campagnes de sensibilisation s'intensifient Etant donné que nous sommes en pleine saison estivale, il est primordial d'accorder une grande importance au rôle crucial que joue la sensibilisation de la masse populaire, voire la communication à travers laquelle le message est porté à la connaissance de tout le monde. Soutenant fort cette démarche, voire ce canal d'information, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a lancé, avant-hier samedi, en coordination avec le Commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), une campagne nationale de sensibilisation sous le slogan : «Ensemble pour une saison estivale sans accidents», au profit des estivants et des usagers de la voie publique, coïncidant avec le début de la saison estivale. Cette campagne, qui se déroulera tout au long de la saison estivale, «sera accompagnée d'activités de sensibilisation de proximité en faveur des estivants et des automobilistes, notamment des transports en commun», à travers «des conseils et des orientations sur l'impératif de respecter le code de la route et d'éviter l'excès de vitesse, les dépassements et les arrêts dangereux, outre la conduite imprudente», a indiqué, avant-hier, un communiqué de la DGSN. Les formations de sécurité sur le terrain s'attelleront à «la lutte contre les crimes portant atteinte aux personnes et aux biens, et au maintien de l'ordre et de la sérénité publique au niveau des plages autorisées à la baignade, des espaces et places publiques, des aires de loisirs et de divertissement, ainsi que des gares routières et des stations de métro et de tramway», selon la même source. La DGSN met à la disposition des citoyens les numéros verts 1548 et 17, ainsi que les supports numériques officiels de la Police, disponibles 24H/24. La sécurité s'impose Comme chaque saison estivale, la Gendarmerie et la Sûreté nationale élaborent un plan de sécurité spécial dans lequel de grands dispositifs composés de milliers de gendarmes et policiers sont mobilisés sur le terrain. La saison estivale est une période des grandes vacances, pour le CGN tout comme la DGSN il est important de garantir la sécurité des estivants et de leurs biens. Les deux institutions de sécurité ont ainsi mis en place un plan de sécurité spécifique pour assurer la tranquillité publique pendant cette longue période des vacances. La Gendarmerie et la Sûreté nationale ont annoncé un déploiement massif de leurs unités d'intervention pour couvrir différents secteurs sensibles tels que les complexes touristiques, les plages, mais aussi les marchés, les mosquées, les espaces publics et les lieux de divertissement et de loisirs. Cette démarche purement sécuritaire vise à prévenir tout incident et à assurer la quiétude des citoyens et les estivants. Aussi, la sécurité des infrastructures de transport est une priorité, avec une attention particulière portée aux gares routières, aux stations de train, ainsi qu'aux lignes de métro et de tramway, qui connaissent une forte affluence pendant la saison estivale. Pour garantir la fluidité de la circulation, des patrouilles mobiles et pédestres, gendarmes et policiers, sont déployées dans les zones sensibles, les zones les plus fréquentées, les complexes touristiques et, aussi, les quartiers et les grandes artères principales. Les axes routiers stratégiques, notamment aux heures de pointe et juste avant le coucher de soleil, bénéficient d'une surveillance accrue des gendarmes et policiers. Des campagnes de sensibilisation sont également menées pour rappeler aux conducteurs les dangers des accidents de la route, en particulier pendant cette période. La réussite de ces deux plans de sécurité, Gendarmerie et Sûreté nationale, repose également sur la collaboration active des citoyens. Il est crucial que chacun reste vigilant et coopère avec les institutions de sécurité en signalant tout comportement suspect ou toute situation inhabituelle. Cette approche participative, voire le noyau dur de communication, renforce l'efficacité des mesures de sécurité mises en place. Sofiane Abi
