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Les impacts entre 2025/2030/2050 des politiques de la transition énergétique seront déterminantes
Pour un nouveau modèle de consommation énergétique mondial
Publié dans La Nouvelle République le 02 - 10 - 2024

Cette présente contribution analyse les déterminants du prix du pétrole dont le cours, le 30 septembre 2024, est de 67,55 dollars le baril de Brent
(63,90 euros) et 68,08 le Wit (60, 80), une chute de près de 10 dollars par rapport au premier semestre 2024, et le prix
de cession du gaz toujours bas, qui répond à d'autres critères du fait de la prépondérance des canalisations, environ 65% du marché segmenté géographiquement, avec des contrats à moyen et long terme, entre août et septembre 2024, le prix a oscillé entre 34.317 et 40.731/MWh durant le 4e trimestre 2024, le prix du gaz sur le marché PEG étant de 37.924/MWh, et pour les contrats de l'année 2025, le cours du gaz au 27/09/2024 est de 37.489/MWh. Je recense neuf facteurs qui déterminent à la fois à court et à moyen terme, le cours de l'énergie où aucun expert sérieux ne peut donner des prévisions au-delà de deux à trois ans.
Premièrement : Un facteur déterminant des prix de l'énergie, ce sont les facteurs géostratégiques, souvent imprévisibles : conflit en Ukraine qui a bouleversé toute la carte énergétique avec la décision du G7 plus l'Australie de plafonner prix du pétrole par voie maritime à 60 dollars, le baril et les dérivées à compter de février 2023, ainsi que la décision de la commission européenne de plafonner le prix du gaz à 180 dollars le mégawatt/heure, la Russie pour contourner les sanctions comme l'Iran se tournant vers l'Asie, remettant en cause la stratégie expansionniste russe avant ces conflits, à travers le North Stream et le South Stream d'une capacité de plus de 125 milliards de mètres cubes gazeux pour approvisionner l'Europe, étant passé de plus de 45% avant les tensions à 17% en 2023 et récemment le conflit au Moyen Orient, encore que pour ce dernier cas les bourses n'anticipent pas une baisse de la production des grands producteurs de pétrole de la région comme l'Iran (ce dernier étant le deuxième réservoir mondial de gaz traditionnel , 32.100 milliards de mètres cubes gazeux après la Russie 37400), l'Arabie Saoudite, les Emiraties et pour le gaz, le Qatar troisième réservoir mondial de gaz, 27400 milliards de mètres cubes gazeux (source.www.sefe-energy.fr -réactualisation pour 2022).
Deuxièmement : La croissance de l'économie mondiale, notamment de la Chine, Inde, USA et Europe principales locatives de l'économie mondiale représentant plus de 60% du PIB mondial. L'Agence internationale de l'énergie (AIE), bras économique de l'OCDE, a réduit ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour 2024-2025. Un recul de 70.000 barils par jour (bpj), soit environ 7,2%, à 900.000 bpj, pour 2024, portant la demande à près de 1,03 million de barils/J.
Troisièmement : L'action de l'OPEP, 33% de la production mondiale. Treize membres de l'OPEP avec le rôle déterminant de l'Arabie saoudite, sont l'Algérie, l'Angola, l'Arabie saoudite, le Congo, les Emirats arabes unis, le Gabon, la Guinée équatoriale, l'Iran, l'Irak, le Koweït, Libye, le Nigeria et le Venezuela et des 10 membres de l'OPEP+ plus de 50% de la production mondiale étant l'Azerbaïdjan, le Bahreïn, le Brunéi, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, Oman, le Soudan, le Soudan Sud et la Russie, principal acteur.
Quatrièmement : La stratégie des USA, un des plus grand producteur mondial grâce au pétrole et gaz de schiste, qui selon The Telegraph, devraient pénétrer fortement le marché mondial avec des quantités sans précédent de pétrole et du gaz naturel liquéfié (GNL) 30 projets sont en cours de réalisation, où du côté de l'offre, nous assistons à une hausse plus rapide que prévu de la production de pétrole (non conventionnel) qui a bouleversé toute la carte énergétique mondiale, étant passé de 5 millions de barils/jour de pétrole plus de 12 millions de barils jour en 2023. Les Etats-Unis, importateur par le passé, sont devenus le plus grand producteur de pétrole brut (tenant compte de la consommation intérieure) devant l'Arabie saoudite et la Russie, chacun produisant entre 9/11 millions de barils/j.
Cinquièmement : Il faut prévoir le retour à terme, sur le marché de la Libye, sous réserve d'une stabilisation politique, des réserves de 42 milliards de barils de pétrole et plus de 1.500 milliards de mètres cubes gazeux, pour une population ne dépassant pas 6,5 millions d'habitants, pouvant facilement produire plus de 2 millions de barils/jour; l'Irak, pouvant aller vers plus de 7 millions/jour et l'Iran, s'il y a accord sur le nucléaire ayant des réserves de 160 milliards de barils de pétrole lui permettant d'exporter entre 4/5 millions de barils jour, sinon plus et possédant le deuxième réservoir de gaz traditionnel mondial, plus de 35 000 milliards de mètres cubes gazeux, derrière la Russie 45.000 et avant le Qatar 20.000.
Sixièmement : Les nouvelles découvertes dans le monde en offshore où selon le Bureau géologique (USGS), il y aurait 90 milliards de barils de pétrole à découvrir au-delà du cercle polaire arctique, la plupart étant situés en mer donnant 13 % du pétrole à découvrir et 30 % du gaz naturel et pour la méditerranée orientale selon le United States Geological Survey (USGS), les réserves du bassin méditerranéen oriental sont estimées à 122 mmc de gaz naturel et à 107 milliards de barils de pétrole brut, ainsi que les nouvelles découvertes en Afrique dont le Mozambique (plus de 4000 milliards de mètres cubes gazeux) et celles du Sénégal//Mauritanie notamment pour le gaz (projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA)
Septièmement : Les politiques monétaires des banques centrales notamment de la FED américaine et de la BCE européenne, dont les transactions, pétrole/gaz dépassent en valeur les 80% ainsi que l''évolution des cotations du dollar et l'euro, toute hausse ou baisse du dollar, pouvant entraîner un écart de 10/15% et les stocks américains et souvent oubliés les stocks chinois.
Huitièmement : Les impacts entre 2025/2030/2050 des politiques de la transition énergétique seront déterminantes pour un nouveau modèle de consommation énergétique mondial qui influe sur les prix des hydrocarbures transitionnels.
Lors du 7e Sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz, tenu à Alger du 29 février au 2 mars 2024 est une organisation dont les membres représentent 70% des réserves mondiales de gaz prouvées, plus de 40 % de la production commercialisée, 47% des exportations par gazoducs et plus de la moitié de la commercialisation du GN, il a été mis en relief que la structuration du Mix énergétique mondiale au 1er janvier 2023 est composée du pétrole 32%, du gaz naturel 24%, du charbon 27%, du nucléaire 3%, du renouvelable, y compris l'énergie hydraulique 14%. Cette structuration est appelée à évoluer entre 2030/2040/2050 avec une croissance du gaz qui représenterait plus de 30%, le pétrole 25%, le nucléaire 10%, l'hydraulique et les énergies renouvelables dans toute leur composante, y compris l'hydrogène vert et bleu 35% et donc environ 60 à 65% de la consommation mondiale d'énergie sera constituée de la combinaison du gaz naturel, des énergies renouvelables l'Energie hydraulique, l'énergie éolienne, l'énergie solaire, la biomasse, la géothermie et le développement de l'hydrogène vert et bleu. Comme conséquence, les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique USA/ Chine/Europe/Inde devraient dépasser les 4000 milliards de dollars et les grandes compagnies devraient réorienter progressivement leurs investissements dans ces segments rentables à terme, les industries de la vie pour reprendre l'expression de Jacques Attali. Les USA/Europe représentent actuellement plus de 40% du PIB mondial qui dépasse le seuil des 100.000 milliards de dollars en 2023, pour une population inférieure à un milliard d'habitants. Et si les Chinois, les Indiens et les Africains avaient le même modèle de consommation énergétique, il faudrait cinq fois la planète.
En conclusion : Le contrôle de l'énergie est au cœur de la sécurité des Nations. Mais attention à l'euphorie de court terme pour les pays rentiers assis sur la rente des hydrocarbures qui peut être une malédiction (syndrome hollandais) gaspillé dans des dépenses improductives, qui doivent se préparer à affronter de nouveaux défis face aux nombreux besoins de leurs populations, une véritable économie diversifiée dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, car exporter les matières premières brutes ou semi brutes n'ont jamais fait le développement d'une Nation. Le monde de demain est à l'aube d'une profonde reconfiguration des relations internationales tant sur le plan géostratégique qu'économique, où selon les prospectives, sous réserve d'une bonne gouvernance et de la valorisation du savoir, l'Afrique deviendra un continent majeur de la croissance de l'économie mondiale entre 2040/2050.
Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités


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