Un Marocain, a fortiori célèbre, qui se drape ostensiblement dans l'étendard palestinien, en donnant libre cours à sa légitime et inapaisable colère face à l'horreur du génocide à Gaza, rien de plus normal dans le meilleur des mondes...Mais dans un royaume qui a vendu son âme au diable en normalisant les relations avec Israël et son gouvernement ultra-sioniste et sanguinaire, cela relève carrément de l'héroïsme! La solidarité avec la Palestine chevillée au corps, Hakim Ziyech, le capitaine des Lions de l'Atlas, est de la trempe de ces héros pro-palestiniens qui, bien que maintes fois censurés sur les réseaux sociaux et voués aux gémonies, s'acharnent à faire sauter tous les bâillons. Au risque, en l'occurrence, d'encourir le vif courroux royal...Le milieu offensif du club turc Galatasaray SK n'a pas eu peur, vendredi dernier, de s'indigner à nouveau devant l'insoutenable, de dénoncer l'innommable, et n'écoutant que son courage, est allé jusqu'à fustiger les liaisons dangereuses, pour ne pas dire contre nature, nouées par les autorités de son pays avec l'Etat génocidaire israélien. « Honte à vous, ça suffit ! », a-t-il vilipendé sur Instagram, avec en exergue la photo d'un immeuble à Gaza détruit par une frappe israélienne. Voici l'intégralité de son message qu'il a été contraint de supprimer quelques heures à peine après sa publication, malgré l'immense soutien qu'il a reçu sur les réseaux sociaux, à travers le hashtag Nous sommes tous Ziyech». « Mettons les choses au clair ! F*ck Israël et tous les autres pays qui soutiennent ce genre de comportement. Mon message est aussi pour le gouvernement de notre propre pays, qui soutient le génocide. Honte à vous, ça suffit. Et pour mes frères et sœurs au Maroc et partout dans le monde : gardez vos voix aussi fortes que possible, je suis avec vous. FREE PALESTINE ». Assurément, dans le meilleur des mondes et d'autant plus sur une terre d'islam, la saine colère de Hakim Ziyech, aussi volcanique soit-elle, n'aurait jamais suscité une levée de boucliers, ni scindé le royaume de l'Atlas en deux camps irréconciliables. Elle aurait, au contraire, fédéré très largement, sans l'ombre d'une fausse note, autour de la tragédie humaine incommensurable qui frappe quotidiennement depuis près d'un an, et sans aucune trêve, la population de Gaza.n