Ibrahima Konaté, de nationalité malienne, né en France, défenseur de Liverpool, a le cœur gros, il ne se cache pas pour dénoncer ce qui se passe en Palestine. Des mots durs, chargés d'émotions. Le face à face avec les représentants de l'entité sioniste n'était pas un match de football, mais un match de conscience. Il fallait qu'il s'exprime, lui qui souffrirait au fond de son âme. Cette sale guerre au Proche-Orient que mène en toute impunité, les sionistes en violation de toutes les lois internationales ne pouvait laisser des sportifs sans réaction, ils se sentiraient comme complice. «Ce qu'il se passe aujourd'hui dans le monde ne nous laisse pas insensibles» Ibrahima Konaté n'a pas fui ses responsabilités. Surtout au regard du contexte international actuel. «Ce qu'il se passe aujourd'hui dans le monde ne nous laisse pas insensibles, avance le défenseur des Bleus et de Liverpool, C'est la vérité. Si je vous pose la question, si je vous dis ce qui se passe dans le monde, est-ce que vous en prenez conscience ou pas du tout ? Vous allez me dire oui, c'est sûr. Parce que ce qu'on voit aujourd'hui sur les réseaux sociaux, c'est abominable » «Je m'inquiète le plus, ce sont les jeunes, la nouvelle génération» Rien qu'a y penser à ce match, qu'il joue face un état »assassin », le mental se dégonfle. »Sans être relancé dans l'auditorium de Clairefontaine, Ibrahima Konaté poursuit son monologue sur cette question «Je n'ai même pas les mots pour décrire l'horreur qu'on voit. Comment expliquer ça ? J'ai cette lucidité de me dire, OK, d'accord, ce qu'il se passe, c'est très grave. Je fais ce que j'ai à faire. Mais moi, les personnes pour lesquelles je m'inquiète le plus, ce sont les jeunes, la nouvelle génération. Aujourd'hui, on entend des adultes qui vont sur des plateaux télé, qui pleurent de ce qui se passe aujourd'hui dans le monde. Mais ce sont des adultes. Imaginez des enfants qui ouvrent leur téléphone, car aujourd'hui, on a accès à Internet partout, que ce soit à l'école ou sur le téléphone du copain. 8 ans, 10 ans, on tombe sur des vidéos où des enfants, des adultes sont décapités, la tête à droite, toutes ces choses-là…» «Comment calmer le cœur des gens qui sont autour de nous» Le mal est profond, il a du mal à y penser, à regarder le cuir, lorsque l'esprit est ailleurs. Cette force de crier en face de ses coéquipiers et de son sélectionneur est déjà pour lui une belle manière de se soulager. «Si on peut aider à travers notre comportement, à travers nos paroles, à travers la bienveillance qu'on peut avoir les uns envers les autres, juste à calmer le cœur des gens qui sont autour de nous», déclare-t-il «Des personnes souffrent aujourd'hui» L'international français s'interroge aussi sur le pouvoir des images de ce conflit envers les jeunes générations. «Imaginez l'impact que ça peut avoir psychologiquement sur ces personnes. Et ça, qu'est-ce que ça peut créer dans les nouvelles générations ? On n'en a aucune idée. Je m'inquiète énormément pour eux. Je m'inquiète énormément pour les personnes qui souffrent aujourd'hui dans le monde. C'est la guerre, d'accord ? Il y a eu des choses qui ont mené à ces conséquences. Combattre le terrorisme, toutes ces choses-là, c'est une chose. Mais les civils qui n'ont rien à voir avec ça, qui sont tués en masse, c'est… Je n'ai pas les mots pour décrire ça, et ça me fait mal. Bien sûr, après, il ne faut pas négliger tout ce qui se passe en tout. Toute injustice, toute mort, ce sont des choses qui sont difficiles à voir, difficiles à regarder, à accepter. Mais le plus important, ce que moi je souhaite, c'est juste la paix dans le monde. Juste la paix et que tout le monde s'entende bien». «Vive notre vie avec les gens qui sont autour de nous» Le Figaro estime : «Sur son rôle en équipe de France, ainsi que celui de ses partenaires, Ibrahima Konaté tente de tenir un discours d'apaisement. Sans jamais sortir des clous, conscient d'évoquer un sujet glissant». «Si on peut aider à travers notre comportement, à travers nos paroles, à travers la bienveillance qu'on peut avoir les uns envers les autres, juste à calmer le cœur des gens qui sont autour de nous, on peut vivre, on peut être avec des personnes qui ont une haine qui est née à travers les images qu'ils vivent. Mais si on peut essayer de les responsabiliser pour leur rappeler qu'avant toute chose, au-delà de la religion, au-delà des conflits, on est des êtres humains. On est des êtres humains, on a les mêmes membres, on a des couleurs de peau différentes, d'accord, mais on a tous du sang et une fonctionnalité générale qui est la même. Si seulement on pouvait juste se rappeler de ça et se rappeler que, je l'ai déjà dit à l'Euro, mais que la vie est très courte et qu'il faut juste qu'on soit heureux et qu'on vive notre vie avec les gens qui sont autour de nous, je pense qu'on vivrait déjà dans un monde meilleur». De son côté, «Onze Mondial» fait sa propre analyse Ce journal sportif Français n'est pas resté silencieux par rapport à ce que déclare Ibrahim Konate. Présent devant les médias pour la traditionnelle Conférence de presse avant le match de Ligue des Nations face à l'entité sioniste, il s'est exprimé intelligemment et sachant utiliser les mots qu'il faut à de pareilles tristes situations pour dénoncer la tentative d'extermination du peuple Palestinien et aujourd'hui des libanais. «Ce qu'il se passe dans le monde ne nous laisse pas insensibles» «Je n'ai pas les mots pour décrire l'horreur que l'on voit». Face aux journalistes, il s'est livré dans une longue tirade engagée vis-à-vis d'un match forcément pas comme les autres : «Un match comme un autre, non. Mais en vrai, on est là pour jouer au football, le plus important c'est de gagner et prendre les trois points. Mais ce qu'il se passe dans le monde ne nous laisse pas insensibles. Si je vous pose la même question (il s'adresse au journaliste), est-ce que vous en prenez conscience (de ce qu'il se passe sur place Ndlr), vous allez dire oui. Ce qu'on voit sur les réseaux, c'est abominable, je n'ai pas les mots pour décrire l'horreur que l'on voit», a d'abord expliqué le joueur de Liverpool. «Si on peut sensibiliser au-delà de la religion, des conflits» «C'est la guerre, il y a eu des choses qui ont amené cela, combattre le terrorisme est une chose, mais les civils qui n'ont rien à voir avec ça et qui sont tués en masse, ça me fait mal. Il ne faut pas négliger ce qu'il se passe, toute injustice, toute mort, c'est difficile à regarder et à accepter. Ce que je souhaite, et je parle au nom de tout le monde dans le groupe, c'est la paix dans le monde, que tout le monde s'entende bien. C'est quasiment impossible à vivre aujourd'hui, si on peut aider à travers notre comportement et la bienveillance, si on peut sensibiliser au-delà de la religion, des conflits, on est des êtres humains, certes avec des couleurs de peau différentes, mais on est ensemble. Si on peut se rappeler de ça, se rappeler que la vie est courte et qu'on soit heureux de vivre avec les gens autour de nous, on vivrait dans un monde meilleur».