Seize pays dont l'Algérie, qui retrouve le gotha africain après quatre ans d'absence, seront sur la ligne de départ le 10 janvier prochain pour la succession de l'Egypte, double tenant du titre. La CAN-2010 s'annonce passionnante et promet beaucoup sur le plan du spectacle, avec la présence de cinq mondialistes : le Cameroun (vice-champion), le Nigeria, la Côte d'Ivoire, le Ghana et l'Algérie. Les Karim Ziani (Wolfsburg), Didier Drogba (Chelsea), Samuel Eto'o (Inter), Michael Essien (Chelsea), Obafemi Martins (Wolfsburg), Emmanuel Adebayor (Manchester City), Mahamadou Diarra (Real Madrid) seront en ce début de l'année 2010, l'attraction de tout un continent, avide des gestes techniques, que seuls les stars africaines ont le secret. La succession de l'Egypte ouverte Les Pharaons de l'Egypte, vainqueurs des deux dernières éditions de la CAN en 2006 et 2008 tenteront à l'occasion de la CAN-2010 de réussir la passe de trois, une performance jamais réalisée par le passé. La mission des hommes de Hassan Shehata, qui demeurent sur une élimination amère en Coupe du monde face à l'Algérie, sera très ardue en raison notamment des forfaits de plusieurs joueurs clés à l'instar de Mohamed Aboutrika, blessé ou encore de Amr Zaki et Mido, non retenus par le staff égyptien. Des absences qui ne sont pas faites pour arranger les affaires des Egyptiens qui auront bien du mal à conserver leur dû. Ce qui n'est pas le cas en revanche pour la Côte d'Ivoire qui se présentera en Angola dans la peau du favori numéro 1 de la compétition. Auteurs d'un parcours sans faute en éliminatoires, les partenaires de Yaya Touré (FC Barcelone) sont plus que jamais en pôle position pour succéder aux «Pharaons». «C'est un objectif, et non une promesse. Cela veut dire qu'il revient à l'équipe de prouver sur le terrain. Je suis là pour travailler et aussi réaliser cet objectif», a déclaré le coach des Eléphants Vahid Halilhodzic. Le Cameroun, sous la conduite de l'entraîneur Paul Le Guen, et le meilleur buteur de l'histoire de la CAN Samuel Eto'o avec 16 buts veulent à tout prix effacer l'échec de la finale 2008 face l'Egypte et remporter une quatrième coupe. Les Camerounais, après un début de parcours inquiétant lors des éliminatoires jumelées (CAN- Mondial 2010), ont pu revenir dans la course, notamment après l'arrivée de l'entraîneur français et terminer sur les chapeaux de roue. Avec leur pléiade de joueurs, le Cameroun s'annonce encore une fois comme un des potentiels vainqueur de l'épreuve. Le Ghana qui a raté sa dernière CAN à domicile, et l'Angola qui jouera devant son public auront également des arguments à faire valoir. Ceci est surtout valable pour les Angolais qui se préparent assidûment à cette compétition et qui peuvent créer la surprise pour peu qu'ils passent sans encombre leurs matches de groupe face aux Algériens et le Maliens notamment. Les «Verts» : aller au moins au 2e tour Quant à l'Algérie qui abordera la compétition dans la peau d'un mondialiste, elle ambitionne d'aller au moins au second tour de la compétition, même si le sélectionneur national Rabah Saâdane appréhende beaucoup le rendez-vous angolais. «Nous sortons des qualifications pour la CAN et la Coupe du monde fatigués. Cependant nous allons jouer pour gagner. Je préfère rester réaliste. ça sera très difficile y compris face au Malawi, ce n'est pas du gâteau. Nous allons jouer match par match. Notre principal objectif, c'est de passer au second tour, ensuite essayer d'aller le plus loin possible», a déclaré Rabah Saâdane. Absent des deux précédentes éditions en Egypte et au Ghana, les partenaires du capitaine Yazid Mansouri sont désormais dans l'obligation de confirmer leur nouveau statut de mondialiste. Le premier match face au Malawi le 11 janvier à Luanda sera un test sérieux sur la forme des Verts après le marathon des qualifications. Mobilisation générale des Angolais Pour la réussite de la CAN-2010 qui se déroule pour la première en Angola, l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens financier et humain. Depuis l'attribution de cette compétition par la CAF, le pays s'est lancé dans de grands travaux, notamment avec la construction de quatre stades, et d'une trentaine de nouveaux hôtels. Lorsque le gouvernement angolais a accepté la candidature de la fédération d'organiser la CAN-2010, il y avait un plan de reconstruction qui prévoyait la construction de routes, ponts et aéroports, les stades et les hôpitaux. Selon le ministre de la Jeunesse et des Sports, Goncalves Muandumba, l'Etat a investi afin que «rien ne manque», mais le principal de la réussite est le comportement de la population à travers le pays, indépendamment des résultas de l'équipe. «Nous avons créé les conditions nécessaires pour la réalisation d'une vraie fête de la jeunesse africaine», a-t-il ajouté. D'autre part, le gouvernement angolais a appelé à l'implication de toute la société civile pour la réussite de cette fête footbalistique. Le président José Eduardo dos Santos est persuadé que son pays sera à la hauteur de l'évènement. «La nation angolaise saura se montrer à la hauteur de ce défi en réalisant un CAN exemplaire à tous les niveaux. Une victoire de plus pour le peuple angolais, une victoire de plus pour notre pays», a-t-il déclaré dans un message. Quatre stades flambants neufs Sur le plan des infrastructures sportives, quatre stades flambants neufs et modernes ont été construits en un temps record dans quatre villes angolaises : Luanda, Benguela, Cabinda et Lubango, alors que 13 stades d'entraînement ont été réhabilités en vue de cette compétition. Le stade du 11 novembre, d'une capacité de 50 000 spectateurs va abriter les matchs du groupe A constitué de l'Algérie, le Mali, le Malawi et l'Angola (pays organisateur). Il a coûté plus de deux cent millions de dollars. Le stade national de la ville de Lubango, qui abritera les matchs du groupe D peut accueillir 20 000 spectateurs, et a coûté 69 millions dollars. Les stades de Benguela (35 000 spectateurs) et de Cabinda (25 000) sont les deux autres enceintes construites pour la CAN-2010. «Nous avons réussi à construire quatre stades modernes en un temps record grâce à la mobilisation des entreprises chinoises et angolaise. C'est une grande fierté pour nous», a affirmé le ministre de la Jeunesse et des Sports angolais.