Des maisons, parfois confondus avec les grosses roches, sont disséminées de part et d'autre du chemin. Si ce n'est les quelques véhicules stationnés sur la piste, on aurait l'impression d'avoir remonté le temps et replongé dans les années soixante. Cette région présente une grande similitude avec la cordillère des Andes, selon certains confrères. Beaucoup de sources se sont frayées leur chemin entre les rochers pour humecter les quelques lopins de terre entourés par des murets de pierres savamment posées par les Ouled Hamouda. Les principales cultures sont vivrières. D'un grand bassin peint en vert où les eaux captées des sources limitrophes sont emmagasinées, sortent des conduites, tels des veines, qui s'en vont irriguer les terres et désaltérer les personnes. Sur les lieux, le ministre, accompagné d'une forte délégation et du wali de Msila, dont dépend la commune d'Ounaougha et les Ouled Hamouda, a eu à débattre avec l'animateur du comité d'animation rurale communal (carc) et le maire du bilan et des perspectives. Apparemment très satisfait, il ordonne au conservateur des forêts d'établir des fiches techniques en ce qui concerne les demandes des Ouled Hamouda qui se résument en une école rurale pour les enfants, ce que le wali a promis de réaliser dans le cadre du PCD, d'une salle de soins et d'une pompe pour permettre à ceux qui habitent plus haut de profiter de l'eau. Ces gens-là connaissent les priorités. Un groupe de personnes attendent tranquillement leur tour, ils envoient un délégué parler en leur nom : «Monsieur le ministre, vous êtes le première représentant de l'Etat qui nous rend visite depuis l'indépendance. Nous vous en remercions». Il ajoute : «Ne nous oubliez pas, aidez-nous, nous votons comme le reste des Algériens, accordez plus de programmes à notre région». Un peu plus tard, dans la plaine, plus précisément chez les Ouled Touati, dans la commune de Sidi-Hadjrès, on constate ce qu'ont ramené les PPDRI : une route goudronnée sur trois kilomètres, une école rurale, une salle de soins avec son encadrement, l'électricité, une vingtaine de logements ruraux, un complexe sportif de proximité et une mosquée comprenant un logement pour l'imam. Quant aux ménages, ils sont 51 à avoir bénéficié de programmes spécifiques allant de la batterie de ruches au module d'élevage d'un montant de près de 40 millions de dinars. Cette réussite a fait des envieux qui ne se gênent pas de revendiquer une part pour eux : «Monsieur le ministre, vous avez rendu les autres familles bourgeoises, il ne faut pas nous ignorer.» Bourgeois chez les Ouled Touati veut dire autonome. Cette réflexion est l'expression même de la réussite de la politique de développement. Les journalistes qui se sont déplacés avec la délégation ministérielle, d'Alger et de Msila, ont découvert les ruines des maisons des paysans qui ont fui l'enfer imposé par les hordes terroristes, pour ceux qui ont eu la chance de ne pas être assassinés. Ils ont ressenti, profondément, la douleur et les tourments de leurs concitoyens.