Déjà en 1847, l'héroïque résistance du peuple algérien sous la conduite de l'émir Abdelkader après dix-sept ans de lutte acharnée, des foyers de résistance se reconstituaient car si la présence militaire a amené une répression sanglante, l'introduction des colons et une administration civile étrangère, allaient permettre aux Français de dépouiller les Algériens de leurs biens, de faire éclater le cadre administratif et les institutions de désintégrer la société algérienne. La révolte contre les colons a eu lieu à Aïn-Torqui (ex-Margueritte) le 26 avril 1901. La répression fut terrible. 187 Algériens furent jugés en France à Montpellier et 85 déportés à Cayenne en Nouvelle-Calédonie dont les principaux chefs : Yacoub Mohamed, Hadj Benaïcha, Bourkiza M'hamed, Taâlabi Miloud, Abdallah El Hirti et Othmane M'hamed. Le soulèvement est né à l'occasion d'une fête religieuse et d'une rencontre des trente tribus qui a eu lieu le 24 avril au sanctuaire de Sidi-Mohamed Ben Yahia. Conduite par Si Yacoub, la révolte débuta le 26 avril. Les colons ont dû faire appel au bataillon de spahis stationné à Miliana. Le bilan est lourd : 37 Français tués et du côté des Algériens, 62 massacrés, 187 jugés par la cour d'assises et les principaux chefs déportés à Cayenne. Un gros colon , un certain Jenoudet, avait réussi seul à se procurer plus de 1 990 ha de bonne terre. Au douar Adelia, fief de la tribune des Righas, sur 1 500 ha, 5 912 ha de terres domaniales relevaient du régime forestier. Des expropriations successives de 1877 à 1900 avaient permis aux colons d'avoir 7 827 ha. Le procès s'ouvrit le 11 décembre 1902. Il devait comprendre 46 audiences et se terminera seulement, le 8 février 1903. Les 107 inculpés survivants (17 étaient morts en prison) plaideront non coupables : 81 furent acquittés et les chefs déportés en Nouvelle-Calédonie, Si Yacoub est au bagne en 1905, précédé de quelques semaines par son lieutenant Hadj-Benaïcha. Voici les commentaires de quelques journaux de l'époque : le matin du 14 février 1902 : «Ce procès est un viol de la personnalité humaine le journal Liberté du 2 mai 1902 dénonce. Qu'on ne puisse pas dire que nous n'avons su pratiquer en Algérie d'autres politiques que celle qui se résume en ces trois mots : oppression, répression, suppression. Sur les lieux où est érigée la stèle commémorative, le wali a déposé une gerbe de fleurs en hommage à ceux qui sont morts loin de leur pays pour la dignité une Algérie nouvelle.