L'appréhension aujourd'hui est grande parmi les supporters des coéquipiers du keeper Bouhedda qui estiment que l'ultime rencontre de l'exercice 2009-2010 est un véritable test de vérité : un succès et ce sont les portes du Paradis qui s'ouvrent, un échec et ce sera le purgatoire puisque la loi sur le professionnalisme offre peu de marge de perspectives au club qui sera handicapé, dans sa volonté d'émancipation par le manque de moyens, surtout financiers. Mais ce qui arrive cette saison à l'ASMO est un fait unique. Au départ de la phase aller, personne ne donnait cher de la peau des protégés de Medjahed qui avaient offert un visage mi-figue mi-raisin. L'équipe a même été amputée de certaines de ses pièces maîtresses lors du mercato à l'image de Boualem Hamia qui avait rejoint les rangs de l'USM El Harrach sous forme de prêt. Et cette équipe, poussive à l'aller, brigue aujourd'hui le titre de la division Deux avec à la clé, une accession qui viendrait couronner les efforts des jeunes joueurs dont l'appétit s'est aiguisé au fil des matches. En cas de victoire sur les gars de la ville des Eaux, MC Saïda, El Djemia sera sacré champion du groupe et pourra de ce fait évoluer dans la cour des grands. L'ex-adjoint de l'entraîneur de l'ES Sétif, Bernard Simondi, Nabil Medjahed est responsable en grande partie de cette métamorphose. Ayant pris le train en marche, il a réussi à inculquer à ses jeunes poulains, la joie de jouer et surtout la rage de vaincre. Actuellement, l'équipe est dauphine avec un seul point d'écart qui la sépare du leader qu'elle s'apprête à défier dans son antre le 15 mai prochain. Le match est déterminant et les supporters de l'ASMO nourrissent de grandes appréhensions. C'est pourquoi le président du club a sollicité les autorités locales pour assurer la sécurité de l'équipe. «Nous avons de bonnes relations avec les Saïdis, mais l'enjeu est tellement grand que nous avons peur que le match ne déborde de son cadre», affirme un responsable de la section football de l'ASMO. Les dirigeants se sont attelés ces derniers jours à multiplier les interventions et les sorties dans les colonnes des quotidiens régionaux pour solliciter, un bon arbitrage, des conditions de sécurité et surtout la retransmission télévisée de la rencontre. «Nous avons une jeune équipe qui pourrait être démobilisée par la pression qui entoure ce match», affirme la même source. Pour sa part, le coach Medjahed tente de dépassionner les débats en affirmant : «Je ne crains pas le MCS. La seule chose que j'appréhende ce sont les coulisses. J'ai eu l'occasion de les voir jouer, ce ne sont pas des ogres et encore moins une équipe imbattable. Nous avons de meilleurs arguments et je pense que nous sommes en mesure de les contrer sur leur terrain, pour peu que tout se déroule sur le terrain. A ce propos d'ailleurs, j'aimerais bien que ce match soit transmis en direct au vu de son enjeu et de l'importance qu'il revêt, afin que tout le monde puisse voir de visu et constater la vérité des faits», dira-t-il.