Nestlé annonce avoir porté plainte en France contre le groupe américain Sara Lee, qu'il accuse d'avoir violé des brevets sur ses systèmes Nespresso. «Nous avons déposé plainte pour violation de brevet», a confirmé à Reuters Robin Tickle, porte-parole du groupe. «Nous prendrons toutes les mesures appropriées pour défendre nos droits de propriété intellectuelle quand ceux-ci sont violés». Sara Lee, qui possède entre autres la marque «Maison du café», avait annoncé fin mars le lancement de ses propres capsules de café présentées comme compatibles avec les machines à café éponymes protégées. Parallèlement, la petite entreprise suisse Ethical Coffee Company (ECC) commercialise depuis mai des dosettes de café compatibles en partenariat avec le groupe français de grande distribution Casino. «Nous ne sommes pas concernés par cette plainte», a déclaré à Reuters Jean-Paul Gaillard, fondateur d'ECC et ancien dirigeant de Nespresso. Il a assuré avoir mis au point un produit «certifié par trois cabinets d'avocats et qui ne viole pas les brevets de Nestlé». Le lancement s'est bien déroulé fin mai, a-t-il dit. «Tout se passe très bien, et je suis très très à l'aise avec les ventes», a ajouté Jean-Pierre Gaillard, qui prévoit d'accroître sa production après avoir bouclé un nouveau financement de 63 millions de francs (45 millions d'euros). Après l'annonce des initiatives de Sara Lee et d'ECC-Casino, Nespresso avait affirmé vouloir étudier la situation avant de prendre une décision. L'entreprise ne dévoile pas ses chiffres de ventes par région, mais selon certains analystes, la France représente le quart de l'activité globale de Nespresso. La marque-phare de Nestlé compte bien dépasser en 2010 le seuil des trois milliards de francs (2,1 milliards d'euros) de ventes. Celles-ci ont progressé de 22 % en 2009 à 2,77 milliards. Pour les analystes, la réaction de Nestlé est logique. «Ils cherchent à protéger leurs droits, ce qui va devenir plus important à l'avenir que les matières elles-mêmes dans la bataille pour l'alimentation», explique Jon Cox, analyste chez Kepler Capital Markets.