Lors de son installation dans ses nouvelles fonctions de directeur général de la Sûreté nationale, M. Hamel a fait part des défis qu'il compte relever au sein de ce corps de sécurité. «Nous allons œuvrer à lutter contre les comportements immoraux qui portent atteinte à la réputation de ce corps de sécurité, et ce, afin de préserver sa crédibilité, améliorer la relation avec le citoyen et assurer une meilleure application de la loi. Nous nous engageons, également, à prendre en charge les préoccupations de la base en améliorant les conditions socioprofessionnelles de notre personnel», a affirmé le général-major Abdelghani Hamel, lors de la cérémonie de son installation tenue hier à l'Ecole supérieure de la police à Château-Neuf à Alger. Tout en admettant qu'il s'agit d'une lourde mission d'être désigné à la tête d'une institution clé telle que la Sûreté nationale, le successeur du défunt Tounsi a défini, dès sa première sortie médiatique, ses priorités, axant sur la réparation de l'image d'un corps de sécurité qui a connu de considérables perturbations ces dernières années, l'amélioration du niveau de la formation et le développement des moyens humains et matériels. Pour ce faire, le premier policier du pays a opté pour une meilleure politique dans la gestion des ressources humaines, une approche basée sur l'exploitation efficace des capacités et des expériences en donnant des chances aux plus compétents, et ce, afin d'éviter l'anarchie dans la gestion et les comportement immoraux qui ne correspondent guère à de telles institutions. Aussi, il a mis l'accent sur l'importance d'une formation de qualité touchant l'effectif de la police à tous les niveaux, afin de répondre aux mutations que connaît le monde, en soulignant la nécessité d'augmenter les capacités humaines et matériels de la DGSN et sa dotation d'équipements «sophistiqués et modernes» afin de lui permettre de lutter efficacement contre tous les types de criminalité, notamment la corruption, le crime organisé, le blanchiment d'argent et la cybercriminalité. Par ailleurs, le nouveau DG de la Sûreté nationale a exprimé son engagement à hausser le niveau de la Sûreté nationale, consolider sa mission de sécurité, et ce, en tendant la main à tous les cadres et les agents du corps qu'il vient de prendre en charge. Pour sa part, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Ould Kablia, a insisté sur la mission de professionnaliser et moderniser encore plus la Sûreté nationale qui doit répondre à un plan de développement à moyen et à long terme. Aussi, il est revenu sur les efforts du défunt Tounsi qui «après de longues années de lutte antiterroriste, a pu rehausser la niveau de la Sûreté nationale en optant notamment sur la ressource humaine et la formation». Selon lui, le général major Hamel aura à réaliser «une lourde succession de Tounsi qui n'a pas manqué de rigueur et d'efficacité reconnues sur le plan national et international tout en exhortant le nouveau DGSN à apporter des améliorations à cette démarche, en commençant par établir un diagnostic de l'état actuel de cette institution. Le représentant du gouvernement a, par ailleurs, insisté sur la coordination entre les différents corps de sécurité dans la lutte contre toutes les formes de criminalité, le renforcement de la mission du renseignement dans la lutte contre la grande criminalité et le retour à chaque fois aux analyses périodiques sur le climat sécuritaire. «J'accorde aussi un intérêt au contrôle des frontières et à la circulation des populations transfrontalières», a, également, avancé le ministre en soulignant que la sécurité des sites portuaires et aéroportuaires est aussi une grande responsabilité. M. Ould Kablia a indiqué, en outre, que l'organisation actuelle de la Sûreté nationale est ancienne et doit être revue, et ce, en prenant compte de l'évolution de la criminalité et l'amélioration de l'organisation des effectifs de la police qui doit assurer plus de couverture sécuritaire. Cette dernière est estimée actuellement à 73% en matière de sûretés de daïra et de 46% en matière de sûretés urbaines, alors que les effectifs sont passés de 90 000 agents en 1999 à plus de 146 200 en 2010, dont 11 000 femmes, avec une moyenne de recrutement de 16 000 agents par an. Pour que chaque agent de la Sûreté nationale soit récompensé selon ses vraies capacités et efforts, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a annoncé la création prochaine d'un système d'évaluation «qui mettra le personnel de la DGSN à l'abri des appréciations subjectives». Il est revenu, par là-même, sur la nécessité du développement «des valeurs morales, intellectuelles et humaines de l'agent de police qui doit agir dans la proximité tout en appliquant la loi et en se basant sur le comportement le plus positif possible», a-t-il conclu tout en réitérant sa volonté de combattre tous les comportements inadéquats qui y prévalaient auparavant.