Moins de quatre mois après avoir succédé au défunt Ali Tounsi, assassiné le 25 février dernier, le directeur général de la sûreté nationale algérienne (DGSN), le général major Abdelghani Hamel, a opéré une grande purge dans les rangs de la Sûreté national. Selon un confrère, les trois-quarts des responsables locaux de la sûreté auraient été écartés par le général-major Hamel. Décrit par la presse algérienne comme étant un «homme de terrain ayant le sens de la communication», le patron de la Police algérienne devra, entre autres, s'attaquer à la lutte contre le terrorisme. Homme fort, en sa qualité de Directeur de la Sûreté, M. Hamel a à sa disposition la police judiciaire, les renseignements et les unités républicaines de sécurité. Arrivé en trombe dans des conditions extrême de démobilisation dans les rangs de la police, le général Hamel, sans le moindre répit, a opéré un large mouvement qui a touché une quarantaine de chefs sûretés de wilayas. Ces changements interviennent dans le cadre de l'application des orientations du président de la République, liées à la nomination de jeunes cadres dans de hauts postes. Il se trouve que les nouvelles jeunes recrues à des postes de responsabilité ont pu gérer avec succès d'importants dossiers mais surtout dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme. En septembre dernier, 20 commissaires principaux ont été promus au rang de commissaires divisionnaires. Le choix du général Abdelghani Hamel à la tête de cette institution, précisons-le, n'est pas fortuit. Il répond à des exigences stratégiques, dont la poursuite du chantier de la réforme au sein de ce corps, menée par son prédécesseur. Cette vaste opération d'assainissement est un véritable coup de pied dans la fourmilière dans un corps qui est appelé à plus de discipline et de rigueur. Mais, cette dernière ne s'arrête pas là. Récemment, Abdelghani Hamel, a adressé une directive à tous les services de police leur notifiant qu'il est interdit à tous les cadres et agents de la sûreté nationale de quitter le territoire national pour un quelconque motif, sans autorisation portant sa propre signature. Selon des sources crédibles, il a même ordonné une enquête sur la gestion de l'argent des œuvres sociales de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN).Le directeur général de la sûreté nationale a souligné dans l'une de ses sorties la nécessité de former les éléments de la police, d'assurer une meilleure gestion des ressources humaines et de développer et rénover les moyens utilisés. M. Hamel a annoncé en outre la révision du statut des corps communs en notant que le document en question sera débattu à partir de la base. Le général Hamel, 58 ans commandait depuis 2008 la garde républicaine, une unité d'élite de la gendarmerie nationale. Il a été élevé au grade de général major le 5 juillet, deux jours avant sa nomination comme patron de la DGSN. L'intérim avait été assuré par Abelaziz El-Affani, chef de la police scientifique. La DGSN, qui comptait 160.000 agents fin 2009, est organisée en directions spécialisées dont celle de la Police Judiciaire, des Renseignements Généraux, de la Sécurité Publique, des Unités Républicaines de Sécurité et de la Police des Frontières et de l'Immigration.