Communément appelé virage «S», ou «virage de la mort», le plus meurtrier qu'a connu cette région et dont la localisation est située sur le chemin de wilaya numéro 43 menant du chef-lieu à la ville des eaux de Sidi Bouhanifia, a vu, en 2006, une opération de réfection ou plutôt de correction sur environ 3,2 km opérée par une entreprise de travaux publics. Cette opération de correction du tronçon routier hautement sinueux a coûté la bagatelle somme de 53 500 000 dinars, dont 43 millions de dinars résultent du programme de soutien a la relance économique (Prse). Dans cette optique, le ministère des Travaux publics a accordé l'inscription à cet effet d'une enveloppe pour une opération d'achèvement dudit projet pour un montant estimé à 12O millions de dinars au titre du plan annuel de l'année 2005. Grossomodo, l'enveloppe financière consacrée à ce projet avoisine les 173 500 000 DA. Le projet réceptionné, etait supposé limiter les poids à l'essieu des centaines, pour ne pas dire, des milliers de camions transportant graviers et autres dérivés de gros tonnages pour le compte de l'autoroute Est-Ouest, qui circulent de jour comme de nuit sur ce tronçon. Ici, la garantie du presque parfait achèvement saute aux yeux, et depuis quelques temps, sur cette même route fraîchement achevée à coups de centaines de millions de dinars, les services de la DTP s'ingénient à rapiecer la chaussée toute défoncée qui a coûté les yeux de la tête à la collectivité locale. Autant de tonnes de milliers de talus supplémentaires qui ne vont pas arranger les choses. Malfaçon ou triche, le projet en question, qui a été ouvert a la circulation vers la fin 2006, a vu un important affaissement de la chaussée sur la partie où ont été étalés les déblais, tufs et autres pierrailles et dont l'étude des normes techniques prévues dans l'étude géotechnique, a été peu ou prou respecté par les divers intervenants dans ce juteux business régalien de l'Etat-providence. Dans ce cas de figure, des précisions techniques bien avant d'accepter de commencer les travaux étaient opportunes entre ces derniers. Et, pour cause, tout ce qui ne fait pas l'objet d'une réserve au moment de la réception est considéré comme accepté par le maître d'ouvrage. Les dégradations graves de la route reliant la station thermale de Sidi Bouhanifia à Mascara qui, moins de deux ans après sa virgi a souffert de graves dégâts et de malfaçons attribuées au constructeur, et dont, classiquement à l'exemple des pays qui se respectent - la direction des travaux publics convie le constructeur en question à réparer les dommages constatés sur le tronçon. En effet, l'échelonnement de la nouvelle chaussée qui ne tient pas la route, a été pratiquement compacté comme une millefeuille vu la topographie du terrain accidenté, et dont la réalisation d'un ouvrage d'art ,c'est-à-dire,d'un pont, était plus recommandable. Restons, pour ce qui nous concerne, sur la piste de cette route de la «soie», lors de la réception, qui a vu une voie élargie et le virage dangereux rasé dans les règles de l'art. Idem à toutes les étapes d'exécution des tâches sur cet ouvrage, qui n'a que de nom, et les contrôles externes étaient, paraît-il, de rigueur. Dans ces situations, comment peut-on attribuer les manquements si manquements il y a à l'entreprise ? La vérité est que l'ouvrage est victime dè le départ d'un défaut de conception de la base de tous ce beau monde, c'est-à-dire de part et d'autre. Une responsabilité pleinement partagée du point de vue juridique. La réalisation des travaux de revêtement en béton bitumineux avec rechargement des accotements sur le tronçon du chemin de wilaya n°43 a été un véritable gâchis digne des régimes bananiers et dont la spécialité est de puiser à outrance dans la grosse caisse. Tout le monde sur cette route aura remarqué les dégâts constatés qui relèvent soit d'une malfaçon ou d'un défaut de conception de l'ouvrage du style vite fait mal fait et dont les usagers de la route se demandent s'il existe un laboratoire national des travaux publics. Un ingénieur des travaux publics établi a l'étranger, rencontré au chef-lieu de la wilaya, a averti : «La cause de l'effondrement dont nous avons d'ailleurs constaté personnellement les séquelles est peut-être l'inadaptation des sols dans cette région.» L'importance du sol étant un précepte primordial dans la combinaison d'un ouvrage d'art, où il est recommandé de faire des études géotechniques avant de mortaiser dans le tas. Dès lors, il n'est pas possible de construire n'importe quoi sur n'importe quel sol. Il etait plus réfléchi de construire un ouvrage d'art et dont une entreprise algérienne est l'une des plus ajustées dans ce domaine. Une déclinaison autoroutière du célèbre jeu de la patate chaude, brûlante de ce site, soit-disant ouvrage d'art et le remblai sur lequel il s'appuie s'affaisse. Cette attitude procède de négligences criminelles coupables qui mettent en lumière la légèreté avec laquelle on gère les deniers publics de ce pays dans une impunité totale. De qui se moque-t-on ?