, Des heurts ont opposé hier à Khartoum, des partisans de l'indépendance du Sud-Soudan, d'une part, et des policiers ainsi que des Nordistes tenants de l'unité du Soudan, d'autre part, sur fond de tensions croissantes à l'approche de la tenue, prévue en janvier, d'un référendum sur la sécession du Sud. Les affrontements, qui ont opposé la police à une quarantaine de Sudistes, coïncident avec l'annonce de ce que le président du Sud-Soudan a demandé à des représentants du Conseil de sécurité de déployer des casques bleus à la frontière entre le Nord et le Sud avant le scrutin. Les heurts de samedi illustrent les risques de dégradation de la situation à trois mois d'une consultation promise dans le cadre de l'accord de paix de 2005 qui ont mis fin à des décennies de guerre civile entre le Nord musulman et le Sud, chrétien et animiste. La police anti-émeutes a battu le groupe de Sudistes qui s'étaient rendus à un rassemblement de soutien au président soudanais Omar Hassan Al-Bachir coïncidant avec la visite dans la capitale de représentants permanents des pays membres du Conseil de sécurité. Les Sudistes, vêtus de T-shirts oranges, sont arrivés au rassemblement en scandant des slogans favorables à l'indépendance, ont rapporté des témoins. Les partisans de l'unité leur ont crié de partir et se sont approchés d'eux. La police a battu les Sudistes à coups de poing et de matraque et a arrêté une partie d'entre eux, selon des témoins. Des fonctionnaires ont aussi frappé trois Occidentaux, dont deux journalistes, après leur avoir ordonné de quitter les lieux. Les ambassadeurs du Conseil de sécurité, parmi lesquels l'Américaine Susan Rice, rencontraient pendant ce temps le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Ahmed Karti, dans un autre quartier de Khartoum, mais ils se sont tenus à l'écart de la foule, ont rapporté des responsables.