La commune de Meftah est classée dernière du point de vue amélioration urbaine et réalisation des projets, et certains de ses quartiers sont dans un état catastrophique. Ainsi, à Sidi Hamed, distant de près de 3 km du chef-lieu communal, une centaine de familles vivent encore dans des taudis datant de l'époque coloniale. En effet, et selon les habitants, ces constructions ont été érigées par l'ex-SAS français, pour y rassembler les Algériens et les empêcher de communiquer ou d'aider les Moudjahidine. Elles sont constituées d'une ou deux pièces et recouvertes en amiante, dépourvues de toute commodité. Ces citoyens affirment qu'ils vivent dans une promiscuité asphyxiante depuis 1958 et que leur situation n'a jamais été prise en compte. Ils demandent aux autorités locales de leur vendre, dans le cadre de la rétrocession, ces maisons afin qu'ils puissent obtenir des permis et construire des habitations plus dignes. Le wali de Blida a, lors de sa dernière visite sur les lieux, instruit l'APC pour qu'elle prenne au sérieux les doléances des citoyens et de leur rétrocéder ces habitations. A Haï Safsaf et au quartier mitoyen des 125 logements, le constat est plus alarmant. Ces deux quartier sont situés sur les hauteurs de Meftah, à près de 4 km de la ville en allant vers l'hôpital, et le terrain est montagneux, ce qui rend difficile toute construction. Pourtant, c'est vers ces reliefs accidentés que les citoyens se sont dirigés pour construire leurs habitations, mais les services de l'APC n'ont pas suivi et le quartier des 125 logements n'a pas reçu d'eau depuis plus de 4 mois, selon des citoyens rencontrés sur place. Ils déclarent qu'ils ont été empêchés de se brancher sur la conduite principale et que l'eau, qui vient du bassin construit en amont, est entraînée vers les demeures en contrebas à cause de la très forte pente. C'est donc le sempiternel va-et-vient des enfants avec des jerricans plus lourds qu'eux que nous pouvons voir à longueur de journée. Mais c'est en pénétrant dans l'école, située au milieu des habitations, que nous pouvons mesurer le danger que les élèves courent chaque jour à cause du manque d'eau. L'odeur est très forte provenant des toilettes, car les élèves qui s'y rendent ne peuvent utiliser que la moitié d'une bouteille d'eau et les femmes de ménage ne peuvent rien faire sauf jeter un peu de crésyl dedans, ce qui est nettement insuffisant. En outre, la cantine scolaire est constituée d'un grand hangar à moitié fini, où l'air froid entre de plusieurs ouvertures laissées béantes, au sol et au mur nus. Plus que cela, les canalisations d'eaux usées sont posées en-dessous de ce hangar, en circuit fermé, sans aucun dégagement à l'extérieur et dès qu'elles sont remplies, elles débordent au beau milieu de la «salle» sans parler des odeurs nauséabondes qui s'en dégagent. Quant à la cuisine, c'est juste une petite pièce dénudée où sont déposés des réchauds à même le sol, alors que les denrées alimentaires sont entreposées çà et là sans aucune protection. L'été approche et les MTH pourraient faire des ravages parmi les élèves si des mesures strictes et rapides ne sont pas prises. Un autre quartier de Meftah, et d'autres problèmes que les habitants citent avec une colère non feinte. Il s'agit d'El-Borg, à près de deux kilomètres du centre-ville et que les gros camions remplis de détritus traversent pour aller déverser leurs contenus dans la décharge située non loin de là, bien qu'il existe un chemin qu'ils pourraient emprunter sans passer au milieu des habitations avec tous les dangers que cela induit, comme les accidents, souvent mortels, et le déversement des ordures sur la chaussée à la moindre secousse. Là aussi, le wali a instruit les autorités locales pour une prise en charge efficiente de ces problèmes et veiller à ce que les camions ne passent plus par ce quartier en aménageant le chemin. Enfin, et à Soukaria, c'est encore et toujours le problème des canalisations d'eaux usées qui n'a toujours pas été réglé malgré la sortie des citoyens, il y a de cela plusieurs mois, et le blocage de deux routes durant plusieurs heures. En effet, plusieurs études ont été faites pour trouver une solution à ce problème mais, après avoir levé la plupart des contraintes, les services concernés se sont heurtés à la présence d'un gazoduc qui passe à proximité et que la canalisation doit soit enjamber soit passer au-dessous. C'est Naftal qui doit se prononcer sur la question, mais ce sont toujours les citoyens qui voient leurs eaux usées revenir vers eux. En outre, certains citoyens du même quartier déclarent que l'électricité qu'ils reçoivent n'est pas suffisante et qu'ils n'ont pas utilisé leurs réfrigérateurs ou d'autres matériels électriques depuis plus de quatre mois. Là aussi, c'est le wali qui est intervenu et qui a demandé aux responsables concernés d'expliquer aux citoyens ce qui se passe. D'ailleurs, ces responsables doivent se rendre sur les lieux pour cela. Ainsi, ces quartiers, retirés un peu du centre-ville, ont été quelque peu délaissés par les élus locaux et les problèmes se sont multipliés jusqu'à prendre une ampleur parfois catastrophique. Mais les citoyens espèrent qu'avec les visites répétés du wali et ses prises de décision rapides, les choses vont s'améliorer.