En cette période de Ramadhan, les prix des fruits et légumes, au niveau des principales villes de la wilaya de Tipaza, sont enfin accessibles à toutes les bourses. A la sortie de «souk el Mexique» à Koléa, Ami Ali, un quinquagénaire, nous confie: «La tomate qui oscillait entre 60 et 50 dinars aux premiers jours du Ramadhan est retombée à 25 dinars pour la belle tomate, jusqu'à descendre à 15 dinars, voire 10 dinars le kilo pour la tomate dite «industrielle». La pomme de terre, quant à elle, qui se vendait à 45 dinars au tout premier début de ce mois sacré est vendue aujourd'hui à 25 dinars, jusqu'à 20 dinars pour la qualité courante», jubile notre interlocuteur. Plus loin au niveau des étals de fruits, nous voyons de la belle pomme et des poires à des prix étonnants variant entre 50 et 30 dinars le kilo. Devant notre intérêt apparent pour ces merveilleux fruits de saison, une ménagère nous apostropha: «Tenez, regardez, j'ai acheté 6 kilos de ces belles pommes pour en faire des confitures. C'est bon pour les enfants», nous affirme-t-elle, avec assurance. Ce que ne manque pas de nous confirmer avec une passion intéressée le commerçant, qui trouve ici une bonne recette pour liquider ces pommes et ces poires, qui deviennent trop mûres pour être encore conservées. Dans le cadre de notre tournée des marchés de la wilaya de Tipaza, nous nous sommes rendus au niveau du marché de gros de Attatba. Immense édifice, qu'on avait décrit dans nos précédentes éditions. A ce titre, nous avions précisé alors que ce marché doté d'une mercuriale des prix et d'un système de sécurité sophistiqué reste quand même aux mains des gros mandataires, qui s'attellent à défier la mercuriale en imposant un «yo-yo» inquiétant aux prix. Cependant, contre toute attente, nous avons constaté une sérénité particulière en ce mois de Ramadhan. Les prix sont quelquefois en baisse par rapport à la mercuriale, à l'image des courgettes, revendues en gros à 20 dinars, des oignons à 18 dinars et les tomates à 15 dinars. Un fellah, originaire de Messelmoun, qui ravitaille le marché de gros avec plusieurs camions par jour, nous explique cette situation. «En effet, cette baisse des prix s'explique par plusieurs raisons. En premier lieu, ce marché approvisionne l'ensemble des collectivités et des cantines, qui en ce mois de Ramadhan marquent une pause. En second lieu, la consommation des fruits et légumes se trouve réduite en ce mois au bénéfice d'autres plats à base de «chorba frik et de couscous», qui restent des plats essentiels. En troisième lieu, on note en cette période une productivité et une production exceptionnelle des fellahs, qui bénéficient de plusieurs moyens de la part de l'Etat en matière de soutien à la politique agricole. C'est ce qui explique cette baisse des prix particulière».