La conférence sur l'entrepreneuriat au Maghreb, prévue aujourd'hui et demain à Alger devrait rassembler, selon les organisateurs, le «must» des entrepreneurs maghrébins installés aux Etats-Unis, avec comme priorité l'identification de projets économiques porteurs pour la région. C'est du moins le vœu et les espérances du département d'Etat américain, coorganisateur avec le Conseil d'affaires algéro-américain de cette conférence. Globalement, elle portera sur les grands projets de partenariat entre les Etats-Unis et les pays de la région, sauf la Mauritanie, que devront mettre en route les jeunes entrepreneurs maghrébins installés aux Etats-Unis et au Maghreb. Il s'agit également de dynamiser le partenariat public-privé dans la région pour créer des synergies entre les deux secteurs. A Washington, le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des Affaires économiques et de l'Energie, Jose W. Fernandez, avait relevé que 'cette réunion est le résultat direct du sommet présidentiel de l'entreprise organisé par le président Barack Obama en avril à Washington''. La conférence d'Alger s'inscrit dans le cadre de la 'poursuite des travaux pour encourager l'entrepreneuriat et créer des partenariats régionaux'', a-t-il encore ajouté avant de se déplacer à Alger à la tête d'une importante délégation du département d'Etat. Selon lui, cette conférence devra rassembler ' les chefs d'entreprise des pays d'Afrique du Nord, les jeunes entrepreneurs, les chefs d'entreprise de la diaspora d'Afrique du Nord ainsi que des dirigeants d'entreprises américaines''. Il précisera que cette réunion d'Alger entre les jeunes managers maghrébins installés autant aux Etats-Unis qu'au Maghreb sera axée sur 'les efforts à fournir pour promouvoir l'entrepreneuriat, améliorer l'accès au capital (...), promouvoir les initiatives de partenariat transfrontalier et transatlantique d'affaires et explorer les opportunités d'affaires dans les industries créatrices''. Des chefs d'entreprise américains, notamment de grands groupes industriels et énergétiques, devraient également participer à cette conférence qui intervient à quelques semaines de la réunion à Washington des ministres des Finances et Gouverneurs des pays maghrébins avec le secrétaire d'Etat US américain au Commerce, en marge de la réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI. C'est en fait une conférence sur laquelle l'administration Obama compte beaucoup, puisque c'est le Président américain lui-même qui a relancé cette initiative pour le partenariat économique Etats-Unis-Afrique du Nord au mois d'avril dernier à Washington, puis en juin lors de sa visite en Egypte. En fait, le retour à l'idée du partenariat entre les pays du Maghreb et les Etats-Unis n'est que la résurgence de l'ancienne initiative Eisenstadt, lancée dans les années 90 par l'administration Clinton. Mais, cette initiative Eisenstadt, du nom de l'ancien secrétaire US au Commerce durant le premier mandat de Clinton, pour un partenariat gagnant-gagnant entre Washington et les pays du Maghreb, avait fait long feu. Certes, il y a eu beaucoup d'espoir à cette époque, mais les circonstances politiques aux Etats-Unis et au Maghreb en ont voulu autrement. Le projet était-il alors mal ficelé ? Ou venu trop tôt, même si le MEPI (initiative pour le partenariat pour la région MENA) reste encore d'actualité ? L'administration Obama, également démocrate, déterre un ancien projet de l'ère Clinton et veut aller encore plus loin que son prédécesseur. Les débats et l'ambiance qui présideront à la conférence d'Alger en donneront les grands contours. Et surtout les attentes du Président Obama, après la conférence de Washington, en avril dernier, avec de jeunes entrepreneurs arabes.