Les promoteurs immobiliers de plusieurs wilayas de l'Est sont sortis mécontents de la rencontre d'information à laquelle ils ont été conviés jeudi dernier, au palais de la culture Malek Haddad de Constantine. Présidée par le directeur du Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI), organisme relevant du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, la réunion, qui regroupait les promoteurs privés adhérents à ce fonds, était destinée à les informer et les sensibiliser sur la nouvelle loi n°11-04 du 17 février 2O11, promulguée le 6 mars, fixant les règles régissant l'activité de promotion immobilière. Au sortir de la réunion, les participants étaient dans tous leurs états et fulminaient contre cette loi jugée " très répressive " par l'ensemble des promoteurs, en ce sens qu'elle va contre leurs intérêts. " Je ne sais pas réellement si le programme de deux millions cinquante mille logements va réellement marcher, car ce sera difficile de le concrétiser sur le terrain avec cette nouvelle loi ", nous a déclaré M. Merniz, promoteur immobilier et vice-président du bureau de wilaya de la Confédération algérienne du patronat (CAP). Ensuite, a-t-il poursuivi, les promoteurs privés n'ont pas du tout apprécié le fait que la nouvelle législation soit élaborée sans qu'ils aient été consultés, eux les principaux concernés. Ils disent pourquoi changer une loi qui a fait ses preuves et leur a permis de réaliser 85% du programme de un million de logements du précédent programme. " L'adage dit bien qu'il ne faut pas changer une équipe qui gagne, d'autant plus que nous sommes appelés à être partie prenante du prochain programme du président de la République ", a-t-il encore indiqué. Un autre promoteur a enchaîné en disant : " En toute sincérité, cette loi est tombée comme un cheveu sur la soupe. Aussi, nous avons suggéré d'entamer le nouveau programme sous l'empire de la législation précédente tout en réfléchissant sur la nouvelle ". D'autres promoteurs se sont élevés contre le fait que la nouvelle loi interdit désormais de toucher à l'argent versé par l'acquéreur avant la fin du programme, de séparer les activités de promoteur et celle de l'entrepreneur exercée actuellement par tous, etc. " La majorité des promoteurs privés en Algérie, souligne un troisième, sont en même temps entrepreneurs, et si nous appliquons cette nouvelle loi, nous serions obligés de mettre la clé sous le paillasson ", a-t-il conclu. M. Dahel Mouloud, directeur général du FGCMPI, après avoir expliqué les nouveautés de cette dernière loi, a conclu son intervention par un appel lancé en direction des promoteurs " pour qu'ils se préparent à affronter la phase du lancement du programme de logement promotionnel aidé (LPA, formule qui a remplacé celle du LSP). Il y a certaines dispositions de la loi qu'ils doivent satisfaire pour pouvoir lancer leurs programmes ". Ce disant, il les a invités à " commencer notamment à réfléchir sur le problème de la séparation des deux activités de promotion et d'entrepreunariat, d'éviter de perdre du temps et de l'argent pour ceux qui ont initié des programmes de logements afin de prévoir d'ores et déjà des esquisses de logements avec des buanderies et un bureau pour l'administrateur du bien ". Il terminera en disant que le programme, dont une bonne partie est déjà en cours au niveau du secteur public, sera lancé officiellement à partir de cette semaine au niveau de tout le territoire national. Pour ce faire, il annoncera enfin la venue à Constantine, la semaine prochaine, du directeur du logement au niveau du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme.