La population de la wilaya de Boumerdès a accueilli avec beaucoup de regret l'annonce de l'annulation du traditionnel salon de l'huile d'olive qui devait être organisé le 12 janvier dernier dans la commune de Beni-Amrane. Cet événement tant attendu par tout le monde coïncide, faut-il le rappeler, avec la célébration de la fête de Yennayer. La principale raison qui a motivé les élus locaux concernant cette décision demeure les mauvaises productions oléicoles de cette année. Et pour cause, à en croire les spécialistes de l'oléiculture au niveau de plusieurs localités de la wilaya de Boumerdès, connaisseurs en la matière, la campagne oléicole 2010-2011 ne s'annonce pas sous de bons auspices. Cette mauvaise nouvelle a été confirmée très récemment par les populations qui s'attendent déjà à une production d'olives et d'huile qui sera bien moins importante en quantité, sans parler de la qualité. C'est pratiquement le même scénario qui va se reproduire, semblable à celui de la campagne écoulée où la production avait connu un net recul. D'ailleurs, il y a des signes extérieurs qui ne trompent pas, les familles des villages de plusieurs communes ne se sont pas préparées comme à l'habitude avec beaucoup d'enthousiasme en prévision de la traditionnelle cueillette des olives qui a déjà démarré depuis la première quinzaine de novembre dernier. D'ailleurs, les préparatifs se sont déroulés dans une atmosphère un peu morose dans la plupart des 22 communes sur les 32 que compte la wilaya de Boumerdès, dont certains agriculteurs pratiquent de père en fils cette spéculation arboricole. Il en est de même du côté des propriétaires des huileries qui ne s'attendent pas à un record de production pour cette saison. Toujours selon nos informations, certains techniciens de la direction des Services agricoles de la wilaya affirment que les prévisions de la production seront plus ou moins faibles car on s'attend à une production totale oscillant entre 30 et 40.000 quintaux au plus. D'autre part, la plupart des oléiculteurs de la région de Beni Amrane, qui, au demeurant est considérée comme très réputée pour la qualité supérieure de l'huile de ses oliveraies et occupant la deuxième place en terme de superficie avec 616 ha, n'affichent pas beaucoup d'optimisme quant à cette cueillette, et tout porte à croire que l'huile d'olive ne coulera pas à flots cette année, comme avant. Les prix du litre vont atteindre des pics jamais égalés en fonction, dit-on, de la production et de la qualité de l'huile. Pour le moment, les premières ventes de la production actuelle se situent autour d'un prix du litre entre 600 et 700 DA selon quelques déclarations de propriétaires d'huileries à Beni-Amrane. Sur un autre chapitre, certains producteurs encore plus pessimistes estiment que les rendements sont les plus catastrophiques de ces dernières années. En comparant le rendement d'un quintal d'olives de cette année, on s'aperçoit qu'il est nettement plus inférieur à celui des années précédentes, puisqu'il est passé d'une moyenne de 36 litres en 2009/2010 à 15 litres actuellement et donc en nette régression. Cependant, comment expliquer ce manque à gagner en production oléicole ? Dans ce cas, plusieurs versions s'opposent, fait-on savoir, il y a ceux qui mettent en cause des phénomènes naturels à l'image de l'alternance, d'autres avancent la mauvaise conduite culturale, le vieillissement des oliviers, le climat, etc. Toutefois, et pour optimiser la récolte de cette campagne, les techniciens de l'oléiculture préconisent une batterie de mesures techniques en direction des professionnels de cette branche de l'arboriculture comme par exemple d'éviter de recourir au gaulage qui porte préjudice à la production de l'olivier mais plutôt d'employer les accessoires qui préserveraient les pousses.