Durant deux jours, des universitaires et chercheurs en sciences économiques et de gestion planchent sur les études effectuées sur l'usage et l'appropriation des technologies de l'information et de la communication par les entreprises maghrébines, lors du colloque international organisé, depuis hier, au pôle universitaire Belgaïd, à l'initiative de la faculté des sciences économiques, sciences de gestion et sciences commerciales. Les participants à cette rencontre, dont 3 universitaires marocains et 3 autres français, ont débattu de la problématique proposée et notamment sur des expériences ainsi que des bilans des travaux de recherche effectués soit en plénière ou bien au sein de 4 ateliers spécialisés dans des sous-thèmes. Lors de l'ouverture des travaux du colloque, aussi bien le doyen de la faculté des sciences économiques que le président de la conférence régionale des universités de l'Ouest ont mis l'accent sur la nécessité de faire un bon usage des TIC et surtout par leur appropriation dans le but d'asseoir l'entreprise, d'autant plus que d'intéressants travaux de recherche sur cette question ont été menés et peuvent servir de base de réflexion aux différents chefs d'entreprises. De son côté, l'un des organisateurs du colloque, le professeur Driss Reguieg-Issaâd, de la faculté des sciences économiques et qui est intervenu en plénière sur les conditions et contraintes de l'appropriation des TIC par les entreprises algériennes à travers une étude empirique, nous a précisé que cette rencontre scientifique entre dans le cadre du programme d'activités d'animation scientifique mise sur pied par l'université d'Oran. Il s'agit de présenter les résultats des études effectuées dans ce domaine afin de dépasser le stade du diagnostic, et à la fin du colloque, des recommandations seront annoncées. Ces études, a souligné notre interlocuteur, sont destinées aux chefs d'entreprises étant donné que l'option des TIC n'est plus un choix mais une nécessité et ce, dans le but de donner les moyens à chaque entreprise pour affronter la compétitivité. Toutefois et selon le constat effectué, si le taux d'équipements au niveau de l'écrasante majorité des entreprises est de 100%, le taux d'appropriation, à savoir le développement des logiciels en les adaptant aux besoins de l'entreprise, demeure insignifiant et se situe entre 2 et 2,5%. Ainsi, ce grand décalage, selon M. Reguieg-Issaâd, s'explique par l'absence d'un projet informatique et, souvent, les investissements consentis s'avèrent obsolètes ou bien inadaptés. Ceci étant, précise notre source, la capitalisation de ces technologies ne peut pas avoir lieu et, par conséquent, son appropriation devient aléatoire. A ce titre et partant du principe que l'acquisition de technologies doit impérativement être accompagnée d'une formation, force est de reconnaître que cette équation est loin d'être obtenue étant donné que ce volet ne constitue que 1% du montant des investissements, alors que sous d'autres cieux, le taux peut atteindre jusqu'à 50%. Notre interlocuteur fait remarquer que les TIC dans notre pays se limitent à une pure sous-traitance et généralement les logiciels standards sont vendus à toutes les entreprises sans prendre en considération leurs propres caractéristiques. Notons, enfin, qu'au premier jour de ce colloque, l'affluence a été faible en raison de la tenue simultanée d'une autre rencontre de l'université d'Oran.