« Le téléphérique de Constantine fonctionne d'une manière excellente, autrement il n'aurait pas pu transporter 12 millions de passagers en quatre ans, soit une moyenne de trois millions dans l'année», a déclaré jeudi, M. Bauman Garaventa, le directeur de la société suisse qui a installé le téléphérique, lors de la cérémonie organisée à la station de la cité Emir Abdelkader, en présence de l'ambassadeur de Suisse à Alger, des autorités locales, d'un représentant du ministère des Transports et de plusieurs invités de la région Est, pour fêter la performance réalisée par l'Entreprise de transport de Constantine (ETC) qui exploite le téléphérique. Interrogé sur les deux autres lignes supplémentaires prévues à Constantine, le représentant du ministère des Transports a répondu que ces projets sont encore au niveau des études techniques et qu'il serait tout à fait possible que les chantiers démarrent au cours de l'année 2013, et ce sans avancer de date précise, se contentant de rappeler les contenus de ces projets. Il s'agit, pour rappel, d'une première ligne qui reliera le centre-ville de Constantine, à partir de la place Kerkeri, à la cité Daksi sur deux kilomètres à vol d'oiseau. Elle passera par le quartier de Sidi Mabrouk à travers quatre stations intermédiaires. La seconde ligne reliera le centre de la ville à la cité de Békira dans la commune de Hamma-Bouziane, sur une distance de trois kilomètres, et aura également quatre stations intermédiaires. Sur sa lancée, le représentant du ministère a signalé que plusieurs projets de téléphériques seront lancés dans le pays à partir de l'année prochaine et il a cité à cet effet celui de Tizi-Ouzou qui est en cours de réalisation, celui qui reliera Bab El Oued à Chevalley dans la capitale ainsi que les projets actuellement à l'étude pour Oran, Béni-Saf, Bejaia, Souk-Ahras et Tarf. Interrogé à son tour sur la question de transfert de technologie, le directeur de la société Garaventa, M. Bauman Garaventa, a estimé que le personnel du téléphérique constantinois semble maîtriser son sujet si l'on considère le bon travail qu'il fait, ainsi que l'absence de pannes. Aussi, d'après lui, cela prouve que le personnel algérien est excellent et qu'il a reçu une bonne formation. Certes, a-t-il ajouté, «la société Garaventa l'a soutenu dans certains domaines et pour certaines manipulations, mais les techniciens algériens ont tout de suite appris à s'occuper eux-mêmes de la maintenance du système. Par rapport à ce qui se passe dans d'autres pays du monde, c'est tout à fait excellent et on peut même dire que Constantine se situe parmi les sites en pointe dans l'exploitation et la maintenance du téléphérique à travers le monde». Toutefois, un groupe de jeunes techniciens qui étaient présents lui ont rétorqué que cela fait quatre ans qu'ils travaillent sur le site et ils n'ont pas reçu de formation proprement dite. «Nous nous sommes formés sur le tas», ont-ils déclaré. Et le directeur de Garaventa de répondre : «C'est très bien. On apprend à nager en se lançant dans l'eau». Et il leur a recommandé de proposer au directeur de l'exploitation des cycles de formation. Ensuite, ces techniciens nous ont expliqué que le personnel de la maintenance est composé d'un maximum de 16 personnes qui ont bénéficié uniquement de séances d'initiation sur site. «Nous ne disposons pas de bases théoriques, mais nous faisons des efforts personnels pour apprendre dans la pratique. Nous voulons une formation de base spécifique pour arriver à réparer les pannes en 2 heures et non en deux jours afin de permettre à notre entreprise de pouvoir se passer des techniciens qui viennent de la Suisse et sont payés jusqu'à 3000 euros pour une intervention de 3 jours au maximum». Nos interlocuteurs ont fait remarquer enfin que la société suisse Garaventa a réalisé des télécabines dans 14200 sites à travers le monde. Elle est présente en Suisse, bien sûr, mais aussi dans des pays comme l'Autriche, le Liban, l'Iran, le Brésil et dans tout le continent américain, du sud au nord.