La wilaya déléguée de Dar El Beïda est la plus importante circonscription électorale de toute la wilaya d'Alger. Elle couvre, à elle seule, 7 communes et abrite une densité équivalente à celles de 13 wilayas. Ce sont ainsi 260.517 électeurs qui sont censés se présenter, ce jeudi, aux bureaux de vote pour élire leurs représentants dans 10 assemblées communales et 16 autres de wilaya. Pour cela, la circonscription électorale a mis en place 74 centres de vote et 6.063 bureaux après avoir réservé 13 salles pour les meetings électoraux et 190 sites d'affichage au profit de 10 partis politiques qui y ont déposé des candidatures. 4.598 encadreurs veilleront aux opérations de vote. La wilaya déléguée de Dar El Beïda est ainsi considérée comme étant la plus importante circonscription électorale de toute la wilaya d'alger. «Elle abrite autant d'électeurs que 13 wilayas à travers le pays, à l'exemple de celled de Mostaganem, Médéa, Sidi Bel-Abbès, et autre Tiaret, mais avec les moyens en moins, nous dit le chef de cabinet du wali délégué. C'est aussi la plus peuplée de l'ensemble des wilayas déléguées du pays, abritant 45.730 habitants. Sur les 7 communes de la wilaya déléguée, celle de Bab Ezzouar où siège le wali délégué, a hérité du lourd passif des difficultés qu'elle a connues durant la mise en quarantaine de son P/APC. L'Assemblée communale votait contre lui depuis octobre 2010, nous dit-on. Les conséquences de «ce lourd passif» en matière de gestion de la cité, font dire aux habitants de la commune qui sont de l'ordre de 155 000, que «les problèmes se sont accumulés de manière à ce que le citoyen peine à gérer son quotidien, notamment à la cité du 8 Mai 1945 qui, à elle seule, abrite plus de 45.000 âmes». Il est évident que l'un des plus gros problèmes est celui de l'hygiène des espaces. D'autant que les responsables font remarquer que «si la norme nationale par habitant est 0,8 kg d'ordures ménagères, celle de Bab Ezzouar a atteint 1,2 kg par jour et par habitant». Le marché El Djorf a, à lui seul, déversé plus de 20 tonnes par jour de cartons d'emballages. «MAALABALICH !» Les commerces de gros, activant sur la RN 5, eux aussi «participent dans cette décharge en jetant des quantités énormes de cartons». Les responsables locaux nous disent qu'ils ont même surpris en «flagrant délit» des Chinois en train de jeter leurs cartons sur la RN5». «Maâlabalich !», m'a répondu l'un d'entre eux quand je lui ai demandé pourquoi font-ils ça», nous raconte l'un des responsables. Conjugué à l'absence d'autorité communale, le manque de moyens a fortement pénalisé la localité. «Netcom fonctionnait depuis de longues années avec seulement 9 bennes-tasseuses au lieu de 14 comme l'exigent les besoins pour assurer l'hygiène des quartiers, disent les responsables. Suite aux nouvelles instructions du Premier ministre relatives à la réhabilitation du service public, la commune fonctionne, aujourd'hui, avec 19 bennes mais affirment nos interlocuteurs, «les caissons ou grandes poubelles manquent, on a beau en placer dans les quartiers mais les citoyens les volent, il y en a qui les découpent en petits morceaux pour les revendre aux fabricants de plastique». Pour la réhabilitation de la seule cité du 8 Mai 1945, la wilaya déléguée a reçu 17 milliards de dinars. «Le programme a été lancé, il y a 6 mois de cela», nous apprend le wali délégué. «Nous avons reçu des instructions fermes de la part du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, pour prendre en charge les doléances des citoyens, en commençant par améliorer les conditions de leur accueil dans différentes administrations, et ce, en leur facilitant l'accès, par l'identification des locaux, des services et des agents», nous dit-il encore. «Après les élections, les communes prendront attache avec les citoyens pour recenser les priorités pour chaque quartier», annonce-t-il. «Ceci, afin de répondre convenablement et précisément à leurs doléances et à leurs besoins», explique-t-il. Le wali délégué déplore le manque de civisme de certains citoyens. «Ils doivent comprendre que sans leur aide, on ne peut préserver la propreté ou la quiétude des quartiers, dit-il. «UN RDV EN 24» Aboubakr Abdelmalek nous fait savoir que «la wilaya déléguée s'est dotée de nouvelles infrastructures pour bien accueillir les citoyens et éviter les passe-droits». Il explique qu'aujourd'hui, chaque service a son propre pavillon, les cartes grises, les permis, les cartes d'identité et les passeports biométriques. Le wali délégué rassure qu'il y a une année, les citoyens passaient 2 mois et 10 jours pour avoir un rendez-vous pour un passeport biométrique, mais aujourd'hui, ils peuvent venir déposer leurs dossiers 24 h après leur appel téléphonique». A. Abdelmalek fait savoir que «c'est le système de brigade (deux brigades par jour) installé à cet effet, qui a changé la donne». L'on note que ce n'est pas évident que le numéro d'appel réponde. C'est le chef de cabinet qui se charge de «voir ça de près». Mohamed Othmane fait appel au responsable des transmissions de la wilaya déléguée pour nous expliquer le fonctionnement «du système». Dès son arrivée, le responsable corrigera avec un remarquable tact et une grande correction, l'incompétence et l'insolence de l'ingénieur sur place. «Bienvenue à la circonscription de Dar El Beïda» vous êtes au service des passeports et des cartes d'identité biométriques » entendons-nous dans le répondeur du numéro d'appel pour l'obtention du RDV. «Je ne comprends pas comment les citoyens disent que le numéro ne répond pas, à moins qu'ils contactent entre 12 et 13h, c'est l'heure du déjeuner ou alors ils ont appelé quand il y a eu les intempéries, nos lignes étaient en dérangement», nous dit le responsable des transmissions. Il prendra le temps qu'il faut pour nous faire visiter les nouveaux locaux des services biométriques, dont l'ouverture se fera, selon le wali délégué, après les élections locales». «On prend sans RDV, les dossiers pour des cas urgents et attendons même des retardataires qui viennent de loin, on reste après les heures de travail pour traiter leur dossier», souligne encore le responsable des transmissions. Le chef de cabinet affirme, pour sa part, que «les citoyens qui viennent avec un dossier ficelé, sont reçus sans RDV». A ceux donc qui n'arrivent pas à joindre les services de RDV, ils peuvent se présenter au guichet pour déposer leur dossier à condition, répète Othmane «qu'il soit complet». «LA CAPITALE SE DEVELOPPE A L'EST» Les nouveaux locaux sont spacieux et équipés de deux stations pour les besoins du biométrique. Rien que pour une seule journée, la circonscription a reçu 606 dossiers. L'on nous assure que la délivrance du passeport biométrique ne dépasse pas, en principe, 17 jours après le dépôt du dossier, «en tout cas, pas plus de 25 jours», dit l'informaticien. Il fait remarquer que les dossiers seront traités directement «puisque tous les bureaux sont câblés en informatique et en réseau (par fibre optique)», ils seront tous envoyés «en instantané», au Centre national d'El Hamiz où ils sont répertoriés et analysés pour l'établissement de la fiche de police, avant d'être renvoyés à la circonscription. Les services administratifs préviennent par texto «parfois même par télex», le demandeur du passeport, du jour de son retrait. Les cartes grises et les permis auront eux aussi leurs nouveaux services «pour éviter les longues attentes qui arrivaient avant jusqu'au dehors», rassure le wali délégué. La wilaya déléguée a reçu 15 milliards de dinars pour mettre en place une salle où seront archivés les dossiers de tous les documents d'identité. LE WALI DELEGUE «VANTE», PAR LA MEME OCCASION, LE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE ET ECONOMIQUE DE LA CIRCONSCRIPTION DONT IL A LA CHARGE. «LA CAPITALE SE TRANSFORME A L'EST PAR LA REALISATION D'IMPORTANTES INFRASTRUCTURES TOURISTIQUES ET COMMERCIALES, ESPACES DE LOISIRS, ET AUTRES PARKINGS », EXPLIQUE ABDELMALEK. IL EVOQUE L'«AQUAPARC» DONT LA REALISATION EST PREVUE SUR UN HECTARE, LA GRANDE MOSQUEE D'ALGER QUI ACCUEILLERA SELON LUI, 12.000 FIDELES. «LA ZONE MERCURE AVEC L'HOTEL DE LA MEME CHAINE, ABRITERA LE SIEGE D'AIR ALGERIE, DES BANQUES, D'AUTRES HOTELS ET RESTAURANTS, ET LA GRANDE MOSQUEE NE SERA PAS SIMPLEMENT UNE MOSQUEE MAIS SERA UN VRAI VILLAGE DE RAYONNEMENT CULTUREL AVEC UNE GRANDE BIBLIOTHEQUE, UN GRAND CENTRE CULTUREL, D'IMMENSES JARDINS», AFFIRME-T-IL. IL FAIT PART, PAR AILLEURS, DE L'EXISTENCE D'UNE ETUDE POUR RELIER L'AUTOROUTE ET L'AEROPORT INTERNATIONAL AVEC ROUIBA, PRECISEMENT LA COMMUNE DE HRAOUA OU SERA ERIGE UN GRAND VILLAGE TOURISTIQUE.
