Jamais dans l'histoire d'Oran le suspense autour de l'identité des futurs présidents de l'APC et de l'APW de la 2e ville d'Algérie n'aura été aussi intense que passionnant que cette fois-ci. Dans une ambiance autant houleuse que tendue, mais sans aucun incident notable, le vote à bulletin secret auquel ont dû procéder avant-hier les nouveaux membres élus de l'APW comme ceux de l'APC d'Oran, pour élire leur président, a suscité un énorme intérêt médiatique, mais pas seulement. Vers 16h30, sous la voûte de la salle hémicycle, en présence du wali, le DRAG a demandé à la liste FLN de présenter son candidat, le seul, et ce étant donné que, a-t-il bien précisé, c'était le seul parti qui avait obtenu la majorité relative (+35%) avec 24 sièges sur 55. Sans surprise, c'est Mâarouf Abdelkader, tête de liste, qui est officiellement plébiscité par ses pairs. On se dirige donc vers un scrutin simple, à candidat unique, par bulletins secrets « oui » ou « non ». Soudain, un coup de tonnerre. Kazi Tani Abdelhak, tête de liste du RND, jette un pavé dans la mare en s'opposant publiquement à la décision de la candidature unique du représentant du FLN, et ce, en se prévalant d'un mandat, par écrit, qui lui a été donné par la « coalition » RND-PT-MJD-FNA-FM. Le DRAG se voit ainsi contraint de disséquer point à point l'article 80. Se rendant à l'évidence, ce qui conviendrait d'appeler la « coalition anti-FLN » s'est retirée toute en bloc de la salle. Dans un scénario digne d'un coup de théâtre, tous les élus pro-Kazi Tani ont boycoté le vote. Coup réussi, puisque le seul candidat FLN, l'avocat Maître Mâarouf, n'obtiendra en fin de compte que 24 voix, c'est-à-dire soit un score en deçà du seuil minimal de la majorité absolue. Un 2e tour est alors organisé, à 19h30, pour trancher entre le candidat FLN et le candidat RND. C'est le deuxième qui finira par remporter le « duel » électoral, en obtenant 31 voix contre 24 pour son adversaire. Suite à quoi, Kazi Tani Abdelhak a été officiellement installé P/APW par le chef de l'exécutif. Entre le 1er et le 2e tour de l'élection du P/APW, le wali s'est déplacé au siège de la mairie d'Oran, place 1er Novembre 1954, pour installer la nouvelle équipe APC. Là, deux candidats se sont présentés pour accéder au poste du maire d'Oran, à savoir Boukhatem Nouredinne, tête de liste FLN, et Berkani Aziz, tête de liste PT. Finalement, c'est Boukhatem Nouredinne qui été élu maire et installé en tant que tel par le wali, et ce après avoir obtenu 31 voix contre 11 pour le candidat PT, sachant qu'il y a eu 2 bulletins nuls.