Le nombre de partis politiques qui participent aux élections dans la wilaya d'Oran est tombé de 37 lors des dernières législatives à 24 pour ce scrutin. Il y avait 6 listes indépendantes contre une seule cette fois. En l'espace de six mois, on assiste déjà à une première décantation. 15 partis ont présenté des listes pour briguer des sièges à l'APW contre seulement 11 pour l'APC d'Oran. Passée la relative gestation qui a précédé le rendez-vous du 10 mai dernier – agrément pour les nouvelles formations politiques et intervention des autorités à un plus haut niveau de la hiérarchie pour appeler à la réussite d'un scrutin jugé décisif pour l'avenir du pays – on peut dire qu'un calme plat entoure ce rendez-vous. Les débuts de campagne sont toujours timides, mais le désintérêt est perceptible. La Commission de wilaya indépendante pour la surveillance des élections n'a été installée que dimanche, journée censée marquer le début de la campagne. Les travaux ont duré jusqu'à minuit. L'assemblée a préféré reconduire M. Bensakina, ancien responsable de cette instance, qui aura à intervenir dans les prochains jours pour installer les commissions communales en procédant daïra par daïra. Celle d'Oran compte neuf communes et il faudra attendre jeudi. La tâche ne fait que commencer, mais on appréhende déjà quelque peu les problèmes d'ordre organisationnel qui se sont posés précédemment avec le FLN, un parti qui, pour n'avoir pas pu régler sa situation organique, couve un conflit latent qui risque de déteindre sur le fonctionnement de cette commission avec la multiplication des représentants. La campagne n'est perceptible pour le moment que dans les permanences des partis, où l'on commence à peine à élaborer et discuter les programmes. C'était le cas hier, à la kasma II du FLN (siège non officiel, la mouhafadha étant toujours sous un certain embargo) où les candidates du parti pour l'APC d'Oran ont été réunies pour un débat animé par le tête de liste, Nouredine Boukhatem. Pour avoir été déjà maire d'Oran au milieu de la dernière décennie, il a voulu profiter de son expérience pour présenter non pas un programme, mais une vision de la gestion de la ville centrée sur les tâches ordinaires (amélioration du cadre de vie, incitation à l'investissement) mais aussi sur la culture avec la nécessité de privilégier un travail de fond par opposition aux programmes d'animation, utiles mais pas suffisants. Au siège du RND, une réunion des candidats a été organisée hier, mais le souci reste apparemment la préparation de la visite du secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, prévue samedi. Ce meeting de campagne intervient dans un contexte particulier et les partisans de l'ancien Premier ministre qui lui sont restés fidèles déplorent la campagne qui vise à le déstabiliser pour lui barrer la route de la présidentielle de 2014. A Oran, le RND, à de rares exceptions, a opté pour la candidature de ses propres militants tout en favorisant l'émergence de nouvelles têtes. La liste APW est conduite par Kazi Tani Abdelhak, responsable du Centre des conventions d'Oran (CCO) et la liste APC par Abdelhalim Bekkara, un diabétologue de l'association Voix des diabétiques. Dans la rue, sur certains sites, les premières affiches commencent à peine à faire leur apparition. Certaines figures apparues lors des dernières législatives et affichées anarchiquement meublent encore le paysage urbain. Entre temps, parmi eux, des candidats malheureux ont changé de cap et se sont présentés sous d'autres bannières, accentuant le risque de confusion chez les électeurs.