La question de la formation, l'emploi et l'employabilité sera largement débattue lors de la deuxième édition des « journées de l'entreprise algérienne » organisées chaque année par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) et qui sont prévues pour cette année le 29 octobre à l'Hôtel Aurassi. Au-delà des chiffres sur l'emploi et sur le chômage, les participants à ces journées dont leur nombre dépassera les 500 apporteront des lectures, analyses sur le bilan des politiques de formation et de l'emploi. L'on s'attend à un débat à la fois contradictoire, critique et objectif, notamment quand on sait que ces journées seront animées par des chefs d'entreprises, universitaires et experts nationaux et étrangers, avec en face des représentants de l'administration, particulièrement des ministres. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le ministre de la Formation professionnelle seront parmi les participants. L'expert El Hachemi Ouzir présentera « une analyse critique des dispositifs d'emploi » et l'universitaire Mohamed Cherif Belmihoub abordera « la gouvernance et le système de formation ». Le professeur Abdelhak Lamiri enchaînera avec « les perspectives de la formation, de l'innovation et de l'emploi en Algérie ». Pour sa part, le professeur Mohamed Saib Musette traitera avec des détails « le marché du travail en Algérie ». Des questions s'imposent, selon les organisateurs de ces journées, par l'évaluation critique des politiques de l'emploi mises en œuvre depuis 10 ans, notamment sur l'évolution de la structure de l'emploi et sur le poids de l'emploi informel. D'autres questions qui s'imposent sur les dispositifs mis en place en matière d'emploi et de savoir si leur impact ne serait pas « toxique » pour l'économie nationale. Des questions aussi sur l'appareil de formation par rapport aux besoins des entreprises, avec l'idée de savoir si le système de formation adopté aujourd'hui par notre pays n'est pas en déphasage par rapport à la demande en qualification de l'entreprise. Enfin, les participants vont également évaluer l'impact de ces politiques sur la productivité des entreprises et sur la compétitivité de l'économie nationale. Pour le FCE, une analyse des meilleures pratiques à l'international s'impose. L'expérience coréenne et l'expérience turque seront donc au menu, une façon de s'inspirer de meilleures pratiques internationales. L'objectif de ces rencontres est de sortir avec des recommandations, plutôt des solutions afin d'asseoir des politiques de nature à contribuer à amorcer la connexion entre le monde de l'entreprise et celui de l'économie en général et de la formation. Le FCE estime que certes des progrès ont été réalisés durant la dernière décennie en termes de réduction du chômage, de 2000 à 2011 le nombre de chômeurs a diminué en valeur absolue de 1,448 million, mais cela reste insuffisant. Pour le FCE, le taux de chômage reste encore globalement élevé et particulièrement pour les jeunes des catégories de 20 et 29 ans. Il est d'autant plus inquiétant pour les jeunes diplômés car cela traduit une absence de corrélation entre le système de formation et les besoins du monde professionnel.