Le RCR est parvenu à atteindre son objectif au terme d'une saison qui a tenu en haleine tous les fans du Rapid. Le changement radical opéré au sein de l'équipe dirigeante a eu l'effet escompté tant sur le plan des résultats que celui de la gestion du club. A la fin de la saison, on est allé à la rencontre du président du RCR, Mohamed Zerrouki, pour parler de la réussite de son club, de son prochain défi et des perspectives d'avenir. Le Quotidien d'Oran: Tout d'abord, peut-on savoir comment s'est effectuée votre venue à la tête du club ? Mohamed Zerrouki: C'est l'ex-wali, Kadi Abdelkader, qui a fait appel aux fonctionnaires de la chambre de commerce pour diriger le club. Nous étions sept personnes désignées dont l'ex-président du RCR (2001/2002) Tahrat Hamidou. Dès notre installation, nous avons commencé par tracer notre feuille de route : objectif, recrutement du staff technique et des joueurs et acquisition des moyens à mettre en œuvre pour réussir notre mission. Pour la barre technique, notre choix s'est porté sur Samir Boudjaârane et le recrutement de nombreux éléments. Je dirai que je suis très fier de la précieuse collaboration des autres dirigeants, d'avoir remis le RCR dans l'antichambre de l'élite. Nous avons le sentiment d'avoir accompli la mission qui nous a été confiée. Chez les catégories jeunes, le responsable, Azzedine Kheirat, a été à la hauteur en prenant tout en charge, y compris le salaire des éducateurs. Q.O.: En changeant d'entraîneur à trois reprises, n'aviez-vous pas pris des risques ? M.Z: Nous avons bien entamé la saison avec une série de neuf matches sans défaite avant de connaître une période de relâchement depuis la défaite à Arzew face à l'OMA. On a enchaîné ensuite par deux nuls à domicile. Pour éviter que le doute ne s'installe, nous avons décidé avec le consentement de tous les responsables du club de provoquer le déclic avec un nouvel entraîneur, à savoir Osmane Abderrahmane. Ce dernier avait une méthode de travail tout à fait différente de son prédécesseur, ce qui a fait que les joueurs n'ont pas pu s'adapter et cela s'est répercuté sur les résultats. Devant l'obligation de réussir notre objectif, il nous a été vraiment impossible de poursuivre l'aventure avec le coach Mostaganémois et nous nous sommes séparés de lui à l'amiable. Par la suite, nous avons jeté notre dévolu sur Said Hammouche qui, en un laps de temps assez court, a su remettre l'équipe sur rails et renouer avec les succès, ce qui a réinstauré la confiance au sein du groupe d'autant plus que tous les moyens ont été mis à sa disposition pour travailler dans de meilleures conditions. Q.O.: Quelle a été, selon vous, la clé de la réussite du Rapid ? M.Z: Je pense que nous avons réussi une bonne fin de saison au cours de laquelle le RCR a fait cavalier seul. L'OMA n'a pas été notre seul concurrent, car il y avait d'autres formations qui avaient de l'avance sur nous en ce qui concerne la gestion de l'effectif. Ces équipes-là évoluent avec ces mêmes effectifs depuis longtemps, ce qui signifie que le problème de cohésion ne s'est pas posé pour elles, contrairement au Rapid dont l'équipe a été remaniée à plus de 90%. Encore il fallait gérer la pression, et c'est pour cette raison que nous avons engagé des joueurs chevronnés capables de s'adapter à ce genre de situation. Il faut préciser aussi que nous étions dans un palier amateur, mais le RCR a été géré d'une manière professionnelle dans tous les domaines et a réussi à changer de mentalité et mis fin aux anciens réflexes. Q.O.: Et sur le plan financier M.Z: Nous avons dépassé les dix milliards de centimes. Nous avions une masse salariale de 460 millions de centimes sans les primes de match. La confiance entre la direction et les joueurs a constitué une force supplémentaire. Nous avons été à jour avec les joueurs et cela pour leur permettre de se concentrer sur leur travail et sur l'objectif assigné. A aucun moment, les joueurs ne se sont inquiétés de leur argent. Q.O: Qu'en est-il de la saison prochaine ? M.Z: A l'époque, certains de nos meilleurs éléments ont préféré quitter le Rapid. C'est légitime dans la mesure où chacun défend ses intérêts. Aujourd'hui, un changement radical s'est opéré au sein du club. Je pense que le terrain est propice pour le retour au bercail de nos enfants. Le club commence à retrouver sa notoriété et ses lettres de noblesse avec une organisation adéquate pour assurer son avenir. Je dois également remercier le wali de Relizane, Silimi Belkacem, et le DJS, Kainou, pour leur disponibilité et leurs aides. Quant à notre avenir à la tête du RCR, je dirai que le Rapid est un patrimoine national. Aujourd'hui, le train est en marche après avoir été mis sur de bons rails. Avec ou sans nous, le RCR vivra. A présent, il faudra se consacrer au futur pour ne pas gâcher les efforts consentis durant toute une saison. Il est temps de se préparer pour faire face aux exigences financières de la Ligue 2.