Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne 3 de la radio nationale, M. Ali Bey Nasri, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) s'est félicité de ce qu'il a appelé «la prise de conscience des autorités publiques de la nécessité de booster les exportations hors hydrocarbures, sur la base des recommandations formulées par les organisations patronales et endossées lors de la dernière tripartite». Le Conseil national consultatif à la promotion des exportations, présidé par le Premier ministre, qui existe depuis dix ans mais pas encore actif, «doit absolument être réactivé pour aider à la mise en place des décisions prises par les pouvoirs publics et mettre à plat les mécanismes déjà existants», a indiqué l'invité de la radio, ajoutant que le passage au vert de certains indicateurs macroéconomiques, ajouté à la volonté des grandes entreprises de s'engager à l'international et l'augmentation du nombre de demandes de registres de commerce «nous laissent espérer que les exportations hors hydrocarbures vont se développer dans les prochains mois», a-t-il affirmé. A la question de savoir comment les exportateurs algériens comptaient investir de nouveaux marchés, M. Ali Bey Nasri a déploré le retard accusé dans la mise en place de l'accord d'association avec la CEDEA0, qui regroupe huit pays de l'Afrique de l'Ouest et subsaharienne, plaidant pour un ciblage des marchés étrangers en fonction des capacités de nos exportateurs, comme dans l'agroalimentaire par exemple, l'industrie pharmaceutique, les matériaux de construction, ou encore l'électroménager «où nous avons d'importantes potentialités», a-t-il souligné. Avec un milliard de dollars d'exportations par an, «ça reste très faible, surtout avec cette réglementation des changes qui obère nos échanges», a encore expliqué le président de l'Anexal, se réjouissant, au passage, des facilitations prises aux frontières de la Tunisie pour l'exportation des produits algériens. Sur les moyens à mettre en œuvre pour booster les exportations, il a plaidé pour un ciblage des grandes entreprises algériennes, des «champions nationaux», a-t-il dit, sachant que la France, par exemple, réalise 500 milliards de dollars d'exportations par an, dont 50% sont réalisés par le CAC 40, «soit quarante entreprises seulement», a-t-il affirmé. «Il y a actuellement une dizaine d'entreprises qui réalisent une part importante dans nos exportations, mais il y a aussi cette volonté des entreprises de taille moyenne qui veulent se placer à l'international, pour peu qu'on lève les obstacles dressés dans leur chemin», a indiqué M. Ali Bey Nasri. Avec un «fléchissement inquiétant», enregistré cette année, dans les exportations des hydrocarbures, «il est aujourd'hui urgent de revoir la réglementation des changes pour se mettre au diapason de ce qui se fait dans les autres pays», a martelé le président de l'Anexal, précisant que les produits les plus exposés sont le sucre, les dattes et les boissons. Le déficit enregistré en terme de chaînes de froid et l'absence d'une plate-forme d'exportation de nos produits frais sont «un autre obstacle qu'il faut lever au plus tôt», a encore expliqué M. Ali Bey Nasri. L'Algérie reste très en deçà de ses capacités réelles d'exportation, «même si nous commençons à investir le marché européen avec nos produits agricoles très appréciés, en attendant de cibler d'autres marchés comme l'Afrique, l'Asie ou encore l'Amérique», a estimé le président de l'Anexal, réitérant son appel pour l'installation au plus tôt du Conseil national consultatif à la promotion des exportations et la tenue des assises nationales que doit organiser prochainement le ministère du Commerce. Tout en rappelant l'importance de la mise en place du Conseil national consultatif de la promotion des exportations, M. Ali Bey Nasri a plaidé la mise en place de structures de collecte d'informations économiques au niveau des ambassades algériennes à l'étranger. «Ces structures pourraient être d'excellents supports pour aider les exportateurs algériens à identifier de nouveaux marchés», a-t-il conclu.