Les distributeurs de lait de Constantine dont le nombre atteint la soixantaine ont gelé la grève de trois jours à laquelle ils ont appelé à partir du vendredi 8 janvier pour revendiquer l'augmentation de leur marge bénéficiaire et emboîter le pas à leurs collègues des autres régions du pays qui sont entrés en grève pour la même raison. Fixée actuellement à 75 centimes pour chaque sachet, les distributeurs cherchent à porter la marge bénéficiaire à « au moins 2 dinars », comme ils le souhaitent, arguant que cela se justifie par l'augmentation du prix de carburant intervenue au début du mois. « La marge bénéficiaire n'a pas évolué depuis plus de 20 ans », ont-ils affirmé. Le gel de la grève des distributeurs a été décidée après la rencontre organisée mardi à la direction du commerce entre le représentant de la fédération des distributeurs de la wilaya de Constantine, le représentant du bureau local de l'UGCAA et le directeur du commerce par intérim au cours de laquelle ils ont appris que le ministre du Commerce avait promis de prendre en charge la question et qu'il informera les partenaires sociaux dans les prochains jours de la suite qu'il lui aura réservée. « Mais à vrai dire, nous a expliqué tout de suite M. Boudemagh Hacène, le représentant des distributeurs, le gel de la grève est motivé par le fait que l'arrêt de travail programmé serait illégal si la procédure édictée par la réglementation en vigueur pour justifier la grève n'est pas respectée ». Les concernés restent donc dans l'attente de la réponse des autorités de tutelle. Une petite prospection effectuée hier chez des distributeurs de quelques quartiers de la métropole de l'Est nous a montré que la situation est tout à fait normale. « Pour le moment, le produit est disponible », nous a déclaré un épicier du centre-ville qui expose le précieux produit dans des bacs installés devant son magasin et non plus à l'arrière du local comme font souvent les distributeurs quand il y a tension sur le lait. Comme de coutume, la distribution se fait quotidiennement. Une fois c'est le sachet de lait « normal », une fois c'est le lait de vache qui est distribué. Aussi, les distributeurs qui utilisent leurs propres véhicules pour s'approvisionner nous ont-ils dit qu'ils ne rencontrent aucune difficulté pour le faire à l'unité Numidia de Chaab-Ersas. Aucune rupture n'a été signalée jusqu'à présent. « Pourvu que ça dure ! », ont espéré hier des citoyens rencontrés justement chez un distributeur où ils étaient venus chercher des sachets de lait. Ce qui montre qu'ils suivent de près l'évolution de la situation.