Les avanies subies par les citoyens de la ville de Constantine pendant cet été, uniquement dans le secteur de la distribution du lait en sachet, semblent n'en plus finir. La semaine passée, des voix se sont élevées au niveau de plusieurs quartiers, à Bab-El-Kantara, comme à Sidi-Mabrouk et dans des quartiers de Ali Mendjeli, pour protester contre la qualité du lait qui leur a été livré, du lait qui tourne dès qu'on le met à bouillir. « Ce phénomène a tendance à se multiplier et nous oblige à recourir au lait en boîte à 100 dinars le litre, cela devient insupportable pour les bourses modestes », nous ont expliqué hier, en colère, des ménagères du premier quartier nommé, qui nous ont affirmé que toutes les quantités de lait qui ont été livrées dans les épiceries du quartier étaient «avariées». C'est, à peu de chose près, les mêmes échos que nous avons recueillis dans les quatre quartiers, notamment chez les vendeurs en détail de la nouvelle ville Ali Mendjeli. « Nous n'arrivons plus à tenir face aux nombreuses réclamations des citoyens qui ont été confrontés à ce problème de lait qui tourne parce qu'il manque singulièrement de fraîcheur à la livraison. Mais nous ne pouvons rien faire car le phénomène touchant à la qualité du produit sorti de la laiterie échappe à notre contrôle. Ceci d'autant plus qu'il nous arrive rarement de garder un seul sachet de lait deux heures après la livraison car toutes les quantités sont épuisées aussitôt livrées ». Et sur le registre du respect de la chaîne de froid, chacun se disculpe et propose des explications. Si beaucoup de détaillants imputent cela aux livreurs et, à un degré moindre, à l'unité de production, les consommateurs mettent tout sur le dos des livreurs et des détaillants qu'ils soupçonnent de ne pas tenir compte de la chaîne de froid. Et un citoyen en retraite qui avait travaillé à l'unité de production de Chaabersas d'avancer cette explication : « Il arrive souvent qu'en cette période de l'été, les livreurs qui se présentent aux commerces des détaillants les trouvent fermés. Que font-ils alors des quantités dont ils ont pris livraison ? Ils ne vont certainement pas les déverser dans les égouts ou les caniveaux. Ils les gardent dans les camions et le lendemain, ils sont obligés de les livrer à d'autres qu'ils trouvent encore ouverts. Mais pendant ce temps, la chaleur aidant, le lait aura perdu son pouvoir de conservation et se délétère ». Nous avons cherché hier d'autres explications auprès des responsables du syndicat des distributeurs, malheureusement leurs téléphones étaient fermés. Pendant ce temps, la situation sur le plan de la livraison du lait frais en sachet a été rendu encore plus difficile dans certains quartiers où celle-ci n'a pas été faite. « On ne trouve que du lait de vache qui n'est pas très prisé par les consommateurs et disponible en grandes quantités chez les détaillants », nous ont signalé des consommateurs en fin d'après-midi d'hier.