Une fois n'est pas coutume, la visite de travail et d'inspection à travers la wilaya n'a touché que la commune de Thénia, 22.000 habitants (9 km à l'est de Boumerdès). Cette sortie que vient d'effectuer M. Madani Fouatih sur le terrain lui a permis de s'enquérir sur la situation de certains projets de développement lancés et pas encore livrés et d'orienter les responsables des infrastructures publiques à adhérer à la nouvelle feuille de route tracée depuis son installation, la satisfaction du citoyen comme c'est le cas au niveau du service biométrique de la commune. Tour à tour, le wali qui, pour la circonstance, s'est déplacé en bus avec tout son exécutif (logement, éducation, santé, jeunesse et sports, travaux publics, transport ), mettant fin ainsi à l'interminable cortège qui a caractérisé les sorties de responsables sur le terrain, bloquant les axes et stressant le citoyen, le geste a été très apprécié par les citoyens. La première halte a été consacrée au projet de relogement de type social de Haï El Louz, 720 logements destinés à absorber une demande en hausse et mettre fin au calvaire des résidents des chalets de la même cité qui dure depuis janvier 2004. Un autre site promotionnel, celui des 240 logements, a aussi été visité. Même satisfait, le wali n'a pas manqué de relever au passage quelques remarques: «Vous devez respecter les normes et délais de livraison». L'occasion a été bénéfique, par ailleurs, aux habitants ruraux de Tamsaout du fait que 240 familles viennent de bénéficier du gaz naturel. C'est un grand ouf de soulagement qui a été lancé par l'ensemble des résidents de ce douar perché sur les hauteurs de la ville et qui a subi durant plus d'une décennie les affres du terrorisme. Résumant cette journée, un habitant dira, la gorge nouée : «Qui aurait cru qu'un jour un wali visitera notre cité et que le gaz naturel, perçu comme un luxe, arrivera à nos portes. C'est vraiment un bonheur que nous vivons aujourd'hui». Mais c'est au niveau de l'hôpital (l'un des trois grands hôpitaux de Boumerdès), recevant plus d'un millier de malades, que le wali a passé le plus de temps, donnant ainsi plus de valeur à ce lieu qui reste le point nodal de toute une population, mais sa colère est montée d'un cran à la lecture de la brochure des effectifs, pour un corps médical de 196 praticiens dont 116 médecins spécialistes, le corps administratif atteint 387 postes. Le wali a intimé au directeur de la santé de revoir cet état de postes aménagés qui pullulent dans le secteur de la santé et de l'éducation. Sur place, on laisse entendre qu'il s'agissait d'agents de sécurité, de chauffeurs, de jardiniers et de laisser dire qu'il faut s'atteler plutôt à renforcer le service des accouchements (gynécologie), qui reçoit parfois des parturientes venant de Tizi Ouzou et de Bouira. Enfin, au niveau du service néphrologie du Pr. Louni, qui reste l'un des meilleurs du secteur dans la prise en charge sanitaire des insuffisants rénaux hémodialysés et dans l'accompagnement, la réaction de Madani Fouatih était de proposer d'augmenter le nombre de générateurs pour amplifier l'accueil. La visite du premier magistrat de la wilaya aurait été complète s'il y avait eu rencontre avec la population qui en avait sur le cœur. En plus, le wali n'a pas vu la situation du marché couvert après avoir englouti des milliards dans un coin perdu, et celle du marché de proximité à la cité la Casbah pour lequel 4 millions de DA ont été déboursés pour son aménagement et qui n'a jamais ouvert. Le marché hebdomadaire (mardi) qui a été à moitié aménagé et dont la collecte des ordures censée être à la charge de l'exploitant est assurée par la commune; la bibliothèque visitée par deux walis n'a pas encore ouvert, l'état de délabrement avancé de la pelouse du stade communal jouxtant la salle OMS, et autant d'autres points noirs que les décideurs du tracé de la visite ont omis d'inscrire. Des lacunes, le wali en a relevées, avertissant et attendant ses directeurs.