«Les activités terroristes se sont étendues à d'autres villes du Mali comme Gao et Bamako et aussi à d'autres pays voisins comme le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et plus récemment le Niger». La déclaration est du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, après qu'il ait ouvert, hier au Palais des Nations de Club des pins', les travaux de la 4ème réunion du groupe de travail sur le renforcement des capacités du Sahel (GTS), relevant du Forum Global de lutte contre le terrorisme que coprésident l'Algérie et le Canada. Interrogé sur l'évolution de la situation sécuritaire, en Libye, Messahel rappelle que « l'Algérie insiste sur le règlement de ce conflit par la solution politique et un dialogue inclusif, entre l'ensemble des parties libyennes, loin de toute pression ou intervention étrangère ». Solution à laquelle « il n'y a aucune alternative parce qu'une intervention étrangère provoquerait le chaos, » dit-il. L'Algérie, ajoute-il « est persuadée que la Libye a de grandes potentialités humaines capables de régler les problèmes de leur pays, notre rôle est de les accompagner pour rétablir la paix et la sécurité, et préserver l'unité du pays et du peuple libyen, nous n'avons, aucun problème avec aucune partie.» Le ministre souligne que « l'Algérie est convaincue que tous les conflits ne peuvent être réglés que par le dialogue. » Alger réitère son appel pour que « la Communauté internationale ait un seul agenda». A une question sur la réaction de l'Algérie aux récentes déclarations du président tunisien sur l'existence ou pas de bases militaires américaines, en Tunisie, Messahel répond « il y a ou il n'y a pas de bases, ça ne nous concerne pas, il y a des pays qui ont besoin d'aide parce que la lutte contre le terrorisme n'est pas facile, elle diffère quand elle est menée en ville, dans les campagnes, ou dans le désert, nous assurons pour cela la formation aux pays voisins. » L'affirmation du Président Badji Gaid Essebsi sur la présence de drones américains pour surveiller les frontières tunisiennes avec la Libye fait dire au ministre que «nous n'avons pas de réaction, il y a une opinion publique tunisienne, c'est à elle de réagir. » Pour ce qui est de la 4ème réunion du GTS, le ministre explique qu'«il s'agit de faire des évaluations et élaborer des plans d'action visant à renforcer les capacités de lutte contre le terrorisme des pays voisins et du Sahel, c'est-à-dire leur permettre de se doter de moyens efficaces de lutte, s'engager à travailler ensemble et assurer la formation aux intervenants sur le terrain, il est d'ailleurs question de former des troupes et les préparer au Sahel pour intervenir contre les terroristes dans le désert, partager le renseignement et assurer le soutien logistique, » précise Abdelkader Messahel, aux journalistes en marge des travaux de la réunion, à laquelle participent des représentants des pays du Sahel et des pays partenaires de l'Algérie. Alger inscrit, en outre, selon le ministre, sa consultation sur toutes ces questions, dans un cadre plus large - celui des Nations unies-, pour, dit-il, apporter sa contribution dans la lutte contre le terrorisme et présenter son expérience en faisant valoir les moyens et outils auxquels elle a recouru pour gagner ses batailles contre les terroristes comme la politique de la rahma', la concorde civile et la réconciliation nationale. Il rappelle que « l'Algérie a déjà présenté, dans ce sens, un document à la Communauté internationale, qui a fait école. » Il fait savoir aussi qu'«une autre contribution algérienne sera prête, dans quelques jours, sur le rôle de la démocratie contre le discours violent et le terrorisme, en plus du grand chantier que nous consacrons à la place de la réconciliation nationale, d'autant que nous participons à la codification que les Nations unies veulent élaborer pour lutter contre ces fléaux.»